LGV: Paris-Toulouse en 3h10, feu vert pour une seconde vague de travaux

Nouvelle étape pour le grand chantier de la ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux et Toulouse, un projet qui a démarré il y a 30 ans.
Après le début des travaux d'aménagements ferroviaires au nord de Toulouse en mai dernier, ceux au sud de Bordeaux vont pouvoir débuter.
Rappelons que c’est l’un des plus grands chantiers d’infrastructure de transport en France, avec un investissement total de 14 milliards d'euros financé par l'Etat (40%), les collectivités territoriales (40%) et l'Union européenne (20%) pour au global 418 kilomètres de lignes nouvelles.
C'est aussi l'ultime grand projet de LGV en France, l'Etat et la SNCF souhaitant désormais se concentrer sur la régénération du réseau secondaire.
L’enquête publique a donc émis un avis favorable à la demande d’autorisation environnementale "sous condition de levée des réserves émises par le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires concernant les espèces protégées", notamment la loutre d’Europe et le vison d’Europe.
2.800 contributions à 92% défavorables
Pourtant, cette enquête a généré 2.800 contributions à 92% défavorables. La commission d'enquête a donc émis plusieurs recommandations: poursuite de la concertation et la prise en compte des nuisances sonores et visuelles pour les riverains.
"Quand on lit les conclusions de la commission d'enquête, tous les éléments de discours sont alignés sur celui du préfet et de la maîtrise d'ouvrage", se désolent auprès de France 3, les membres de la coordination LGV Non Merci qui rassemble plusieurs associations opposées au projet et qui dénonce "une aberration économique".
"Ce projet de LGV Bordeaux-Toulouse est massivement rejeté par les populations et les élus des communes périurbaines et rurales", poursuivent-ils.

Il est aussi fortement contesté par Pierre Hurmic, le maire EELV de Bordeaux. Il dénonce "un projet du passé", car le chantier "occuperait 4.830 hectares de terres naturelles, agricoles et forestières" et serait donc en contradiction avec les ambitions écologiques de l'Etat.
Pourtant, selon un sondage Odoxa, près de 8 Français sur 10 et plus de 9 Espagnols sur 10 l'approuvent. Par ailleurs, 10.000 emplois directs et indirects pourraient être créés.
Toulouse sera à 1h05 de Bordeaux
A terme (en 2031), grâce à ce nouveau tronçon, Paris et Toulouse seront reliées en 3h10, soit une heure de moins qu'actuellement. La ligne traversera cinq départements et permettra d'éviter l'émission de 340.000 tonnes de CO2 par an, affirment les parties prenantes. Et Toulouse sera à 1h05 de Bordeaux.
Le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) prévoit également une phase 2 avec la construction d’un tronçon entre Bordeaux et Dax, dans les Landes, destiné à être prolongé vers l’Espagne en direction de Saint-Sébastien et Madrid.
"Dans quelques années maintenant, Toulouse et l’Occitanie seront enfin connectées à la grande vitesse. Vers Paris d’une part, mais aussi vers le Sud de l’Europe. Cette infrastructure nous permettra par ailleurs d’augmenter la fréquence des trains du quotidien sur l’axe Toulouse-Montauban, à la manière d’un RER", se félicite Carole Delga, présidente de la région Occitanie, région qui investira le plus dans le projet.