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"Une régression extrêmement alarmante": la LPO s'inquiète de la disparition d'espèces d'oiseaux dans le Rhône

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Selon l'association, le nombre d'oiseaux a diminué de "20-30%" ces dernières années. En cause: la transformation des paysages, la disparition des espaces verts ou encore certaines pratiques agricoles.

C'est un "constat de régression extrêmement alarmante" que dresse la Ligue pour la protection des oiseaux dans le Rhône. Invité de BFM Lyon ce vendredi matin, Cyrille Frey, responsable de l'association dans le département, déplore une diminution du nombre d'animaux "aussi bien à l'échelle de la métropole que du département et de la région, de l'ordre de 20-30%, quelques fois plus selon les espèces".

Une chute qui touche "un peu tous les groupes d'oiseaux", même s'"il y a des espèces chez qui c'est beaucoup plus marqué que d'autres", poursuit Cyrille Frey. Il cite notamment le moineau friquet, dont la population "s'est littéralement effondrée, de l'ordre de 80% en une vingtaine d'années". Ou encore le merle noir, "qui est pourtant une espèce qui s'accommode très bien des milieux artificialisés", et qui "a perdu de l'ordre de 35% dans le Rhône en une dizaine d'années".

"Un problème vraiment systémique" est à l'origine de ces disparitions d'espèces, relève le responsable de la Ligue pour la protection des oiseaux dans le Rhône.

"Toutes les transformations qu'on a infligées à nos paysages, qui sont aussi les habitats de toute cette biodiversité, ont cette conséquence depuis les années 50", développe l'intéressé.

La situation "n'est pas irréversible"

Il dénonce de la même manière "des pratiques agricoles basées sur des paradigmes chimiques", "la transformation des cours d'eau" et ou encore "la disparition des prairies, des haies et même la sylviculture".

Cyrille Frey en vient à la conclusion suivante: "On brûle notre maison pour faire chauffer notre dîner". "Ces communautés vivantes nous offrent des services: la pollinisation, le cycle de la matière, l'épuration des eaux... qui ont une valeur équivalente au PIB planétaire, donc nous y sommes totalement suspendus", explique-t-il.

Si la situation n'est "pas irréversible", "ça va commencer à devenir compliqué", anticipe le responsable de l'association. C'est pourquoi il appelle chacun à agir "en remettant de la naturalité", en rendant "une place au sauvage". La préservation de la biodiversité se joue également au niveau des politiques européennes ou locales. Cyrille Frey voit à cet égard d'un bon œil l'arrivée des écologistes à la mairie et à la métropole de Lyon: "C'est un espoir".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions