Pourquoi les incendies sont si violents cet été?

Incendie près de Gonfaron, dans le Var, le 17 août 2021 - NICOLAS TUCAT © 2019 AFP
Depuis lundi soir, un violent incendie ravage le département du Var. Ce mercredi matin, 7000 hectares ont été parcourus d'après le dernier bilan de la préfecture, une dizaine de milliers de personnes évacuées et 1200 pompiers sont toujours mobilisés. Le préfet du Var a également annoncé ce mardi après-midi, que deux personnes sont décédées.
Plus de 36 heures après le départ du feu près d'une aire d'autoroute à Gonfaron, les sapeurs-pompiers peinent à venir à bout des flammes. Les conditions climatiques dans le sud-est de la France sont en effet propices à la propagation d'incendies violents comme l'explique Patrick Marlière, météorologue et directeur d'Agate Météo sur l'antenne de BFMTV ce mercredi.
"Pour que ces incendies se développent aussi facilement, il fallait une situation météorologique adaptée et malheureusement c'est le cas avec une sécheresse très importante depuis le début de l'été sur les départements concernés", affirme Patrick Marlière.
Sécheresse, chaleur et vents violents
L'indice d'humidité des sols de Météo France montre que les précipitations sont déficitaires sur la côte méditerranéenne alors que le reste du pays a connu un temps très maussade et pluvieux cet été. À Sanary-sur-Mer dans le Var, "il n'est pas tombé une goutte d'eau au mois de juillet" selon le météorologue Patrick Marlière.
La sécheresse des territoires du bassin méditerranéen s'explique notamment par les fortes chaleurs qui touchent la région Provence-Alpes-Côte-D'Azur ces dernières semaines. Le Var est resté classé en vigilance orange canicule par Météo France plusieurs jours et les températures dans le département ont pu atteindre les 40°C. Lundi, 38°C ont été enregistrés du côté de Cogolin, 37,6°C à Fréjus et 36,7°C à Bormes-les-Mimosas.
Aux grosses chaleurs et à la sécheresse des sols, se sont ajoutées des grosses rafales de vent. Depuis lundi, le mistral et la tramontane soufflent fort et surtout les vents sont tournants, ce qui explique la propagation rapide des flammes. Ce mardi, Météo France a enregistré des rafales allant jusqu'à 62 km/h à Cap Cépet dans le Var ou encore 81 km/h à Cap Couronne dans les Bouches-du-Rhône.
"Ces fortes chaleurs, ce vent qui attise les flammes et donc cette pluviométrie déficitaire, c'est le cocktail explosif qui complique le travail des pompiers actuellement", explique Marc Hay sur l'antenne de BFMTV.
Une situation qui touche tout le bassin méditerranéen
La France n'est pas le seul pays qui doit faire face à des incendies très violents ces dernières semaines, plusieurs foyers embrasent le sud de l'Europe. L'île d'Eubée en Grèce a été dévastée par les flammes pendant quinze jours et plus de 100.000 hectares ont brûlé dans le pays.
En Algérie, au moins 90 personnes sont mortes dans les incendies qui ont ravagé la Kabylie. La Turquie et l'Italie ont également été touchées par les flammes cet été.
"Le bassin méditerranéen dans sa globalité a été touché, alors c'est souvent le cas avec le sud de l'Espagne, l'extrême sud de l'Italie mais là ça remonte un peu plus au nord. On voit ce gain avec des températures très élevées qui touchent le sud de l'Europe", explique le directeur d'Agate Météo sur l'antenne de BFMTV.
Ce mercredi, le Var n'est plus placé en vigilance canicule par Météo France et le vent devrait commencer à se calmer dans l'après-midi.