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Environnement

Pas-de-Calais: le virage vert de Loos-en-Gohelle, ancienne cité minière

Ancienne ville minière, Loos-en-Gohelle est devenue un exemple à suivre en matière de de transition écologique.

Loos-en-Gohelle aurait dû être la seule étape de terrain de la COP21. Devenue un laboratoire du développement durable, cette ancienne ville minière du Pas-de-Calais devait recevoir des délégations officielles pour faire découvrir au monde entier ses initiatives. Mais le voyage a été annulé en raison du renforcement des mesures de sécurité qui ont suivi les attentats du 13 novembre.

Cette commune de 7.000 habitants qui jouxte Lens reçoit déjà chaque année des centaines de visiteurs (scientifiques, politiques, syndicalistes, militants, architectes, journalistes, écotouristes…) aimantés par la singularité de cette cité minière qui revient de loin. 

Loos-en-Gohelle a vu sa population multipliée par dix entre 1850 et 1950 sous l'effet de la révolution industrielle gourmande en charbon. Elle a ensuite subi l’arrêt des mines à la fin des années 1980. La ville mise aujourd’hui sur le développement durable.

"Notre vision c'est de passer de la ville non durable qui était celle du charbon, à la ville durable qui va respecter les hommes et qui va respecter l'environnement tout en créant de l'activité et du développement, parce qu'il y a plein de chômage ici", développe Jean-François Caron, maire EELV de Loos-en-Gohelle et fer de lance de cette transition.

Du charbon gratuit au chauffage électrique interdit

Légumes en libre service en face de la mairie, récupération d'eau, interdiction du chauffage électrique dans les logements neufs ou rénovés, résidences HQE... La ville a été entièrement réhabilitée.

Le chauffage a longtemps été gratuit puisque le charbon domestique était offert par les compagnies minières. L'une des conséquences est que les maisons étaient mal isolées. La ville a donc lancé le projet Rehafutur, afin de rénover les maisons minières traditionnelles avec des écomatériaux (chanvre, lin…) et en faire des logements basse consommation.

Les visiteurs peuvent ainsi être surpris de voir les panneaux photovoltaïques sur le toit de l'église de la commune. Ils produisent annuellement l’équivalent de la consommation électrique de douze ménages et sont un symbole visible que les régions les moins ensoleillés peuvent également produire de l'énergie solaire.

La reconversion des terrils

Au pied d'un terril, depuis 2001, la centrale photovoltaïque, LumiWatt, sert de salon de démonstration pour une dizaine de technologies photovoltaïques différentes.

La ville ne tourne pas le dos à son passé et n'a pas l'intention d'en faire table rase. Une ceinture verte a été construite autour des terrils, stigmates de la période minière. Deux terrils ont été classés en juin 2012 au patrimoine mondial de l’Unesco.

Et la base d’extraction du 11/19 (une référence aux numéros des puits qui y étaient creusés) est devenue un lieu multi-activité. Elle accueille notamment le centre ressource du développement durable (CERDD), une pépinière d’éco-entreprises et un pôle de formation à l’écoconstruction.

K. L. avec Caroline Boisson