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Marée noire, danger pour la faune... Quels risques écologiques après la collision en mer du Nord?

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Un cargo et un pétrolier sont entrés en collision ce lundi 10 mars en mer du Nord au large de l'estuaire de l'Humber et des côtes anglaises. Les cargaisons des deux navires pourraient impliquer des conséquences dramatiques pour l'environnement.

L'ONG Greenpeace redoute, ce mardi 11 mars, des "multiples risques toxiques" pour l'environnement en mer du Nord, au lendemain d'une collision entre un pétrolier et un cargo au large des côtes anglaises du Yorkshire. Faune, pollution... Que sait-on vraiment des risques au lendemain des faits alors que l'incendie se poursuit?

• Le Royaume-Uni a lancé une "évaluation" des risques

Un des réservoirs du "Stena Immaculate" contenant du kérosène a été brisé. Tandis que selon le site spécialisé Lloyd's List Intelligence, le porte-conteneurs accidenté transportait des matières estampillées dangereuses, en particulier un gaz inflammable, le cyanure de sodium.

Auprès de l'Agence France presse, un porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer a qualifié la situation de ces dernières heures "d'extrêmement préoccupante".

Il a été précisé qu'une "évaluation" a été lancée par les gardes-côtes pour décider des "mesures de lutte contre la pollution probablement nécessaires" après la collision. La Branche d'investigation des accidents maritimes (MAIB) a annoncé avoir envoyé une équipe sur place pour procéder à de premières constatations.

• Un danger pour la faune

L'ONG Greenpeace redoute que le kérosène du "Stena Immaculate" puisse porter atteinte à la faune locale. "Le kérosène qui a pénétré dans l'eau à proximité d'une zone de reproduction des marsouins est toxique pour les poissons et autres créatures marines", s'est inquiété Paul Johnston, scientifique aux laboratoires de recherche de Greenpeace à l'université d'Exeter.

Auprès du Parisien, Jacky Bonnemains, porte-parole de l’association Robin des Bois, a partagé cette crainte, rappelant que "cet estuaire est une zone très riche en biodiversité", où résident des phoques gris. Il s'agit aussi d'une zone de rassemblement durant l'hiver pour "beaucoup d'oiseaux migrateurs", selon le porte-parole de l'association engagée dans la protection de l'environnement.

• Des inquiétudes relatives à la cargaison

Le degré de danger est aussi fonction de la cargaison du porte-conteneurs et de l'état de celle-ci.

"S'agissait-il de produits chimiques, d'acides, d'explosifs? Il est indispensable de savoir ce qu'il y avait dans cette cargaison car l'incendie provoque d'importants dégagements de fumées toxiques qui risquent d’impacter les côtes anglaises", explique au Parisien Nicolas Tamic, adjoint au directeur du Centre de documentation, de recherche et d’expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre).

"La combustion de ces matières dangereuses et leur déversement dans le milieu marin peut aussi entraîner des pollutions qui peuvent être beaucoup plus persistantes, d'autant plus si le produit dangereux est un produit coulant, qui va se retrouver au fond de la mer", précise Nicolas Tamic sur BFMTV.

En ce qui concerne le risque de "marée noire", celui-ci reste à déterminer. Il est nécessaire de connaître les quantités de carburants relâchés dans l'eau durant la collision. Mais les inquiétudes sont déjà grandes.

Sur BFM2, Jacky Bonnemains a estimé, avec de nombreuses précautions, que la Bretagne et la Normandie pourraient échapper à la pollution. Mais à Dunkerque, "il faut rester vigilants", assure-t-il.

"Il ne faut jamais en termes de dérives des polluants, de courantologie, être totalement affirmatif et présenter à l'opinion publique des garanties d'innocuité. Cependant, c'est vrai que les nappes de produits polluants auront quelques difficultés à parvenir jusqu'à Dunkerque".

Tom Kerkour