Lac asséché, dessalement d'eau de mer: les conséquences de la sécheresse inédite qui frappe l'Hexagone

Dans le Doubs, le lac des Brenets se retrouve à sec. - Fabrice COFFRINI / AFP
Une sécheresse aux conséquences bien visibles. Le manque de précipitations se fait sentir dans l'Hexagone, confronté à sa troisième vague de chaleur depuis le mois de juin. Entre lacs à sec, champs en souffrance et fonte accélérée des glaciers, de nombreuses communes sont touchées et doivent parfois trouver des solutions d'urgence pour faire face au manque d'eau.
· Une commune des Vosges contrainte de puiser de l'eau dans un lac
Les habitants de Gérardmer, dans les Vosges, sont à court d'eau potable. En raison d'une sécheresse à la précocité et à l'ampleur exceptionnelle, le niveau de l'eau des nappes phréatiques est nettement plus bas que d'habitude.
La ville a donc pris la décision de puiser l'eau de son lac, pourtant très apprécié l'été par les locaux et les vacanciers, pour l'injecter dans son réseau d'eau.
· Une machine pour dessaliniser l'eau de mer à Groix
Alors que les pluies ont été rares ces derniers mois sur l'île bretonne, la réserve d'eau de Port Melin est confrontée à un déficit important en eau, alors que son niveau monte habituellement jusqu'à hauteur du pont (voir ci-dessous).

Face au risque de manque d'eau potable, l'île de Groix a décidé début juillet de mettre en place un dispositif de dessalinisation de l'eau de mer, selon Le Télégramme. Concrètement, deux pipelines pompent l'eau salée qui est traitée par une station mobile de dessalinisation et rejette ensuite de l'eau douce.
· La fonte du plus grand glacier de France
Le glacier fond à vue d'oeil. Dans les Alpes, la mer de Glace, plus grand glacier hexagonal, est victime des fortes chaleurs estivales et d'un déficit de chutes de neige l'hiver dernier.
Le glaciologue Luc Moreau a mesuré une fonte de "4 mètres en 40 jours" début juillet. "Ça fait 10 centimètres de fonte par jour. C'est énorme", s'alarme-t-il, sur Actu.fr. Le phénomène s'aggrave en raison du réchauffement climatique et touche de nombreux grands glaciers.
· Dans le Doubs, le lac des Brenets à sec
À la frontière entre la France et la Suisse, le lac des Brenets a temporairement stoppé toute navigation. En raison de la sécheresse, mais aussi de failles géologiques, l'eau du lac a baissé mi-juillet de façon fulgurante, à raison de 18 centimètres par jour, selon le média suisse RTN.

La ville a dû en conséquence prendre une mesure drastique: interdire tout bateau de circuler sur le lac. Une première. Fin juin, des pêches de sauvegarde ont également été organisées préventivement pour sauver certaines espèces.
· Des habitants du Var contraints à des restrictions d'eau
Dans le Var, département particulièrement touché par les conséquences du manque de précipitations, les habitants sont soumis à des restrictions en eau depuis une semaine. De 150 à 200 litres d'eau maximum par personne et par jour, selon les communes.
"On fait attention aux douches, on se rince le plus rapidement possible. (...) Quand je dois laver des légumes, je fais attention aussi", raconte à BFMTV Christine, une habitante de la commune Seillans, concernée par ces restrictions.
Pour ceux qui dépasseraient, des amendes de 1500 euros sont prévues, mais aussi l'installation d'"une pastille" qui doit permettre de réduire le débit d'eau de façon forcée.
· Les cultures manquent d'eau
Le Nord n'a pas été épargné par les fortes chaleurs et la sécheresse. En raison des fiables pluies et des restrictions d'eau, les récoltes de fruits et de légumes pourraient être fortement réduites. De quoi inquiéter les agriculteurs.

"Une plante comme la tomate a besoin de 2 à 3 litres par jour. C'est sûr qu'on aura des rendements de moitié", s'alarme un exploitant de Wormhout, pour BFMTV.
La bassin de l'Yser a été placé "en crise" par la préfecture, tandis que plusieurs bassins de la Somme sont en vigilance sécheresse ou en alerte renforcée.