Gaz à Rouen : déclenchement du Plan particulier d'intervention

Sur le site de l'usine de Rouen, mardi matin - -
Les émanations de gaz provenant de l'usine chimique Lubrizol de Rouen ont conduit mardi la préfecture de Seine-Maritime à mettre en application le Plan particulier d'intervention (PPI). Le point sur ce dispositif d'urgence et ce qu'il signifie.
• Qu'est-ce que le PPI ?
Le Plan particulier d'intervention (PPI) est mis en oeuvre par le préfet quand un incident industriel est susceptible de dépasser le cadre d'une usine. Il est établi par la préfecture et définit l'ensemble des mesures à prendre en cas d'incident pour protéger la population, des biens et de l'environnement.
L'entreprise Lubrizol, spécialisée dans les additifs pour lubrifiants et peintures, tombe sous le coup de ce plan car elle est classée "Seveso seuil haut". Etabli par l'Etat, ce classement (nommé après un drame industriel en 1976 en Italie) identifie les sites présentant un risque d'accident majeur.
• Sa mise en oeuvre signifie-t-elle que la fuite est dangereuse ?
Il s'agit avant tout d'une mesure de prévention. Selon la préfecture, le gaz qui émane de l'usine de Rouen depuis lundi matin, du mercaptan, présente une odeur très puissante, mais "ne présente pas de risques pour la population". Sur son site, elle indique mardi après-midi que "les seuils de toxicité ne sont pas atteints". Pour le gouvernement, ces seuils sont "très en-dessous de ceux ayant un impact sanitaire".
>> A LIRE : Mercaptan : c'est quoi ce gaz ?
• Quelles conséquences ?
Pour le moment, la principale conséquence de l'application du PPI est l'annulation du match de Coupe de France de football qui devait opposer le FC Rouen à l'Olympique de Marseille, mardi soir. "Nous ne voulions pas nous retrouver avec 10.000 spectateurs à 2 km de l'usine, sans aucune capacité de les confiner ou de les évacuer si nécessaire", a indiqué mardi la directrice du cabinet du préfet.
Par ailleurs, l'ensemble de l'exploitation chimique a été "stoppée" par arrêté préfectoral, selon les ministre de l'Intérieur Manuel Valls et de l'Ecologie Delphine Batho. Mardi, cette dernière a écourté un déplacement à Berlin pour se rendre sur le site.