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Crue de la Seine: comment l'eau potable est protégée

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La Seine continue de monter inexorablement mais l'eau du robinet reste consommable. Le réseau francilien est conçu pour supporter une crue dépassant les 8 mètres d'eau.

Tous les Franciliens ont les yeux rivés sur son niveau. Alors que la montée de la Seine se poursuit en région parisienne, et que le pic de crue devrait être atteint vendredi, la société Eau de Paris a précisé mercredi que l'eau du robinet était toujours consommable. Contrairement par exemple à la situation de la Seine-Maritime, où l'eau du robinet a été rendue impropre à la consommation dans 62 communes, à cause des intempéries. Des particules d'argile et de limons ont été entraînées dans les nappes souterraines, donnant une eau du robinet trouble.

L'entreprise publique chargée du service de l'eau parisien explique suivre l'évolution de la situation en temps réel et indique que ses installations fonctionnent partout normalement. Et ce, d'après Eau de Paris, grâce notamment à la particularité de son niveau de sécurité: cinq grands réservoirs sont répartis autour de la capitale, mais surtout, le réseau est inter-connecté en Ile-de-France, et certains puits de secours peuvent prendre le relais sur le réseau classique.

Un réseau interconnecté

"On a la chance en région parisienne d’avoir un réseau qui est interconnecté: lorsqu’on a une usine dont le débit est faible, on est capable de suppléer son besoin par l’intermédiaire d’autres usines approvisionnées à partir d’eaux souterraines moins influencées par la crue et par les précipitations", explique Olivier Jourdan, directeur performance eau France chez Suez, interrogé ce jeudi sur BFMTV.
"Donc une usine peut prendre le relais d’une autre en cas de besoin". 
Seine
Seine © Capture BFMTV

L'eau qui coule dans les robinets parisiens vient en effet de plusieurs sources: des eaux souterraines, mais aussi des eaux de rivières et de fleuves. Ces différentes eaux sont assainies dans des usines, et certaines d'entre elles, en cas de crue, font appel aux eaux souterraines en priorité, car elles sont moins touchées par les intempéries.

Deux types de risques en cas de crue

Dans les circonstances actuelles, il existe deux principaux risques pour l'eau potable, précise Olivier Jourdan, depuis le centre de pilotage du réseau, situé dans les Yvelines.

"Il y a un double risque: que les eaux de la Seine remontent dans les canalisations", quand l'eau déborde des quais par exemple, comme c'est le cas actuellement. "Mais également qu'on déverse des eaux usées directement vers les milieux récepteurs", poursuit-il.

Conçues pour supporter plus de 8 mètres d'eau

Actuellement, les contrôles effectués sur le réseau sont permanents: les astreintes ont été renforcées, et des capteurs sont placés sur toutes les installations, permettant de mesurer la situation en temps réel.

"Malheureusement, aujourd’hui, on a une qualité de Seine qui est très dégradée, donc on a la nécessité de faire tourner certaines installations à un régime moindre par rapport à la normale. On produit de toute manière de façon systématique de l’eau potable", indique Olivier Jourdan.

Comme le rappelle Eau de Paris, la capacité totale de production d'eau potable excède sensiblement la consommation journalière moyenne des Parisiens. En région parisienne, les installations sont conçues pour supporter un niveau de crue équivalent à celui mesuré lors de l'épisode de 1910. L'eau avait alors atteint 8,62 mètres. Vendredi, lors du pic de crue, elle pourrait atteindre 6,10 ou 6,20 mètres, d'après les estimations faites ce jeudi face à sa progression.

Charlie Vandekerkhove