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INFOGRAPHIES. En France, les vagues de chaleur sont de plus en plus nombreuses, précoces et intenses

Un ouvrier se rafraîchit avec de l'eau sur un chantier, alors qu'une vague de chaleur frappe la France, à Nantes, le 19 juin 2025.

Un ouvrier se rafraîchit avec de l'eau sur un chantier, alors qu'une vague de chaleur frappe la France, à Nantes, le 19 juin 2025. - Loic VENANCE / AFP

L'Hexagone connaît sa cinquantième vague de chaleur recensée par Météo-France depuis 1947, et l'une des plus précoces. Le changement climatique rend ces événements de plus en plus fréquents.

La France subit sa première vague de chaleur de l'été. C'est également la cinquantième depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, a rappelé Météo-France. Pourtant, l'institut météorologique en a recensé 17 entre 1947 et 2000 et... 33 depuis 2000.

Le dérèglement climatique rend les vagues de chaleur plus fréquentes en raison de la hausse globale des températures. D'après les experts, l'Hexagone s'est déjà réchauffé de 1,9°C par rapport aux niveaux dits préindustriels, c'est-à-dire avant la combustion massive du charbon, du pétrole et du gaz par les activités humaines.

Ce samedi 21 juin, quatorze départements de l'Ouest, de la Manche à la Charente-Maritime et du Morbihan à l'Indre-et-Loire sont en vigilance orange "canicule", de même que le Rhône et l'Isère, et la quasi-totalité du reste du territoire est en vigilance jaune.

"Des records mensuels de températures maximales (souvent autour des 40°C et datant généralement de 2019 ou 2022) pourront être approchés", prévoit Météo-France. Ce vendredi, les températures mesurées ont largement dépassé les normales de saison, parfois de plus de 10°C.

Des vagues de chaleur chaque année

Comme le montre le graphique ci-dessous, depuis 2009, il y a eu au moins une vague de chaleur par an (à l'exception de 2014 et 2021), signe de la hausse de fréquence de leur nombre ces dernières années.

Une vague de chaleur désigne "un épisode de températures nettement plus élevées que les normales pendant plusieurs jours". Il s'agit donc d'une définition à l’échelle nationale.

Une canicule correspond, elle, à "un épisode de températures élevées de jour comme de nuit" sur au moins trois jours "qui est susceptible de constituer un risque sanitaire notamment pour les personnes fragiles ou surexposées". Là, une canicule peut être déclarée à l'échelle d'un département, comme actuellement.

L'été s'allonge

Au-delà de leur fréquence qui s'est accélérée, ces vagues de chaleur sont également davantage précoces. Toutes les vagues de chaleur qui ont débuté avant le solstice d'été se sont toutes produites au 21e siècle. C'est celle de juin 2022 qui est la plus précoce jamais enregistrée à l’échelle nationale.

Elles arrivent donc toujours plus tôt dans l'année, mais sont également désormais plus tardives. Une vague de chaleur a été enregistrée en France métropolitaine après le 15 août pour la première fois en 2001. Depuis, c'est arrivé huit autres fois, comme le montre le graphique ci-dessus.

Vague de chaleur, pic de chaleur ou canicule: quelle différence?
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En bref, de tels coups de chaud ne sont plus seulement réservés aux deux mois de juillet et août comme autrefois. L'été empiète de plus en plus sur le printemps puis sur l'automne. Avec cet allongement de la période chaude de l'année, selon une étude parue en 2021 dans la revue Geophysical Research Letters, l'été aurait déjà progressé de dix-sept jours entre 1952 et 2011, passant de 78 à 95 jours sur l'Hexagone.

De plus en plus chaud

Enfin, les vagues de chaleur sont également plus intenses. La vague de chaleur de juin 2019 fut la plus intense. La France avait alors enregistré sa journée la plus chaude, et la température avait atteint la valeur inédite de 46°C à Vérargues dans l'Hérault.

Sur le graphique ci-dessus, on peut observer que les vagues de chaleur enregistrées depuis 2018 sont en moyenne plus chaudes que celles des décennies précédentes, malgré des exceptions.

Comme l'affirme Météo-France: "les étés futurs seront plus chauds que tous ceux connus jusqu'à aujourd’hui".

Conséquence: dans une France à +4°C d'ici 2100 (par rapport aux niveaux préindustriels), des températures supérieures à 40°C pourraient se produire tous les ans, et des pics inédits de chaleur pourraient atteindre jusqu'à 50°C localement. À la fin du siècle, il faudrait s'attendre à dix fois plus de jours de vague de chaleur.

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Théophile Magoria et Salomé Robles