Hulot: "Nous sommes en état d'urgence, la planète l'est aussi"

Invités de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC ce vendredi, Nicolas Hulot, envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète, et Axiom, rappeur proche de plusieurs victimes de la Belle Équipe, ont évoqué les liens entre lutte contre le réchauffement climatique et lutte contre le terrorisme, à la veille de la Cop21 et deux semaines après les sanglants attentats du vendredi 13 novembre à Paris.
"Nous sommes en état d’urgence, mais la planète est aussi en état d’urgence", s'est alarmé Nicolas Hulot avant l'ouverture de la conférence climat de l'ONU. "Paris n’est pas simplement un sommet environnemental, c’est un sommet pour la paix. Des décisions qui seront prises à Paris nous pouvons conditionner la paix."
"La situation doit responsabiliser les chefs d’Etat. C’est à eux d’écrire l’Histoire. Ce que les citoyens réclament c’est qu’ils prennent leurs responsabilités, mais avec une approche intégrale", a estimé l'envoyé spécial pour le climat. "Ce n’est pas un simple problème environnemental. C’est une crise de société, une crise économique, une crise culturelle, il faut redéfinir une vision. Il y a deux mots clés solidarité et diversité. Si on n’incarne pas ces deux mots là dès le début du 21e siècle, on ira de crise en crise et de désillusion en désillusion”.
"Une colère est en train de monter"
"Moi ça me parle", a répondu le rappeur Axiom, qui a perdu plusieurs amis dans la fusillade de la terrasse du café La Belle Equipe, rue de Charonne, dans le 11e arrondissement de Paris vendredi 13 novembre. Dont Ludo, "son ami d’enfance, mort en héros pour sauver Chloé qui est aussi une amie", a-t-il témoigné. "Vous savez, il l'aurait fait pour n'importe qui. Il y a les stars dont on parle, et les stars du quotidien. Ludo en fait partie. C’est un être de lumière."
"Vraiment, la solidarité a été exceptionnelle", a salué Axiom, évoquant la somme reçue pour les obsèques de son ami. "Les messages sont réconfortants. Il y a beaucoup de gens qui sont des êtres d’amour".
"Aujourd’hui, la solidarité c’est ça. Quand on parle de vision politique, un projet qui pour moi n’est pas composé d’amour - amour pour ses semblables, amour pour la planète, amour en termes de partage de richesse, de fraternité mondiale… Nous nous sommes cette génération. Il y a une partie majoritaire de nous qui croyons en ce type de projets", a expliqué l'artiste lillois, tout en faisant part de sa "colère". "On n’a pas encore enterré tous les morts. On est dans cette période de deuil. Mais, par ailleurs, il y a quand même une colère qui est en train de monter. Ça commence par un scepticisme vis-à-vis de l’Etat."