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Climat

Avec une hausse possible de 3°C à 5°C d’ici 2100, la Méditerranée risque la surchauffe

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Chaque année, du fait du réchauffement climatique, la Méditerranée est de plus en plus chaude. Cette hausse pourrait même aller jusqu'à 5°C d’ici la fin du siècle.

La Méditerranée est menacée. Ce péril, Jacques Filippi, pêcheur plaisancier, l'observe tous les jours depuis son port de Marseille où il a l'habitude de travailler.

"Ce port est généralement un port où l'eau est transparente et où on peut se baigner. Mais là on ne voit plus rien. Le fond est noir", constate l'homme.

Selon les experts, ce phénomène est dû à un réchauffement de la Méditerranée. Sa température a ainsi augmenté de 1,5°C depuis les années 1970. "Si on fait une analyse de tendance linéaire sur cette augmentation, on trouve un réchauffement qui est de 0,32°C par décennie. Donc ça veut bien dire que la Méditerranée est un des 'hotspots' du réchauffement", s'alarme François-Marie Bréon, climatologue et président de l’association pour la recherche scientifique.

Déferlement d'espèces invasives

Cette situation alarmante risque encore de s'aggraver, alors que le bassin méditerranéen se réchauffe 20% plus vite que le reste de la planète. En effet, si rien n’est fait, la température pourrait grimper de 3°C à 5°C d’ici 2100. Voilà qui menacerait tout un écosystème.

"En Méditerranée orientale, les choses sont plus avancées. En Grèce, l’écosystème est complètement bouleversé", prend pour exemple Charles-François Boudouresque, professeur à l’Institut méditerranéen d’océanologie.

Ainsi là-bas, entre 1981 et 2013, le réchauffement des eaux a apporté avec lui plusieurs espèces invasives. Parmi elles, un poisson tropical, le poisson-lapin. Un fléau pour les algues et les herbiers qui disparaissent, alors que ce sont pourtant des ressources essentielles pour les espèces locales.

"Par le biais du canal de Suez, des poissons tropicaux de mers chaudes remontent et colonisent depuis une quinzaine d’années la partie orientale de la Méditerranée", explique ainsi Christian Buchet, directeur du Centre d'études de la mer de l'Institut catholique de Paris, sur BFMTV.

A long terme le réchauffement climatique, à l'image de l’exemple grec, pourrait avoir des conséquences désastreuses pour de nombreuses espèces. La Méditerranée concentre en effet 8% de la biodiversité marine.

Mathieu Ait Lachkar