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Zadiste, troll, wrap entrent au Petit Larousse en 2017

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Le nouveau cru du célèbre dictionnaire, qui sort en librairie le 26 mai prochain, accueille plus de 150 mots nouveaux mots.

On connaissait déjà les vocables "bolos", "glamouriser", "selfie" qui avaient fait leur entrée dans le dictionnaire le Petit Larousse 2016 ; l’édition 2017 quant à elle fait désormais la part belle à "émoticône", "zadiste", "troll" ou encore "wrap".

La nouvelle édition du célèbre dictionnaire, qui paraîtra le 26 mai, ouvre ses pages plus de 150 mots nouveaux qui reflètent les nouvelles tendances culinaires mais aussi les mutations artistiques, les avancées scientifiques et médicales ou encore du monde informatique...

Ouvrage traditionnellement le plus vendu de la rentrée, le Petit Larousse s'ouvre par un hommage à son créateur, né le 23 octobre 1817. "Répandre les Lumières en diffusant le savoir, faire reculer l'ignorance et les préjugés, oeuvrer au progrès démocratique, telle est l'ambition de Pierre Larousse , et telle est sa modernité", écrit le linguiste Bernard Cerquiglini.

Des nouveaux mots...

Et il y a de quoi se régaler en feuilletant les nouvelles entrées du dictionnaire. Outre le "yuzu" un citron venu du Japon, on pourra saliver devant un "phô", un délicieux bouillon vietnamien, à moins que l'on préfère croquer dans un "wrap", la fameuse galette de blé ou de maïs. Une fois rassasié, on peut se plonger dans un "mook", une revue entre le magazine et le livre, ou préférer assister à un spectacle "seul-en-scène", aussi appelé en anglais "one-man-show". On peut également parler d'un artiste "autocentré", prévenir ses amis avec un "émoticône" et "covoiturer" pour partir en vacances.

Et parce que le français est une langue vivante, le dictionnaire s'ouvre également sur la francophonie avec des mots venus du Québec, de Suisse, de Belgique ou d'Afrique. Le "balado" venu du Québec deviendra-t-il plus usité que le podcast? Peut-être permettra-t-il de mieux "s'ambiancer" qui relègue le verbe s'amuser au statut d'ancêtre. En tout cas, gare aux "sans-allure". Et on préférera une "yoyette" venue du Cameroun même si elle a un "débit de kalach".

... et des thèmes qui s'enrichissent

Mais le dictionnaire, ce ne sont pas seulement de nouveaux mots. Certains thèmes s'enrichissent de sens. A la notice "loup" s'ajoute ainsi l'expression "loup solitaire", une notion controversée pour les spécialistes du terrorisme, prévient le dictionnaire.

Un "zadiste" est-il forcément "antisystème"? En tout cas ces deux mots font eux aussi leur entrée. L'"europhobe" côtoie le "complotiste" tandis qu'une notice nous dit tout sur la théorie du "déclinisme".

Quels critères de sélection ?

Carine Girac-Marinier, directrice du département dictionnaires et encyclopédies chez Larousse, expliquait au Figaro pour l'édition 2015 du Petit Larousse comment le processus de sélection des mots était orchestré: "On observe l'évolution de la langue dans les médias et sur Internet. On intègre un mot quand il n'est plus une affaire d'experts mais atteint le grand public."

L'article du quotidien précise également que "chaque année, le comité de conseillers des Éditions Larousse composé d'une cinquantaine de personnes (spécialistes d'un savoir, lexicographes, encyclopédistes…) planche sur une banque de données de plus de 800 mots. La sélection est drastique, car, à la fin, il n'en restera que 150 après une première sélection de 350 termes."

Avant de souligner : "Pour entrer dans le dictionnaire, il faut répondre à deux critères. Le premier est quantitatif, c'est le nombre d'occurrences. En gros, plus le mot est 'populaire', plus il a sa chance. Le second critère est qualitatif : le terme choisi ne doit pas seulement coller à l'actualité mais doit pouvoir durer (...)" 

Au total, cette édition 2017 du Petit Larousse compte plus de 63.000 mots et quelque 5.500 dessins, cartes et photographies. 

Aurore Coulaud avec AFP