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Culture

Sept Français sur dix jouent aux jeux vidéo

De jeunes joueurs passionnés en pleine action à la Paris Games Week 2014, au Parc des expositions de la porte de Versailles.

De jeunes joueurs passionnés en pleine action à la Paris Games Week 2014, au Parc des expositions de la porte de Versailles. - Joël Saget - AFP

En même temps qu'il s'impose comme loisir majeur pour la population de moins de 65 ans, le jeu vidéo migre vers d'autres supports, notamment mobiles, précise une étude de l'Institut TNS Sofres pour le Centre national du cinéma et de l'image animée.

Sept Français sur dix âgés de 6 à 65 ans jouent aux jeux vidéo, révèle une étude publiée mercredi par le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC). L'âge moyen de ces joueurs s'établit à 31,5 ans, précise cette enquête* menée par l'institut TNS Sofres. En excluant certains types de productions, à l'image des jeux préinstallés comme le "démineur" sur ordinateur ou le "serpent" sur téléphone portable, la part des personnes jouant à des jeux vidéo tombe à 58,3% (contre 71,2% tous jeux confondus).

Le jeu sur plateformes mobiles continue sa progression

L'ordinateur est le support le plus souvent utilisé au cours des six derniers mois, mais cède du terrain (67,5% des joueurs contre 75,6% en 2013), devant la console de salon (50,9% contre 54,4%) et le smartphone, qui progresse pour sa part (39,9% contre 28,9%). On voit donc que l'arrivée des consoles de nouvelle génération, Xbox One (Microsoft) et PlayStation 4 (Sony) n'ont pas encore détrôné l'ordinateur.

Les smartphones et tablettes continuent pour leur part de gagner du terrain notamment sous l'impulsion des jeux "free-to-play". Entre mars et août, trois quarts des joueurs ont joué uniquement gratuitement sur ces supports et, pour ceux qui ont bourse déliée, ont dépensé moins de 15 euros sur cette même période. Le modèle "freemium", où la gratuité d'accès est contrebalancée par la publicité et les achats de contenus additionnels à l'intérieur des applications (achats "in-app"), est en forte progression. Il est devenu majoritaire aux Etats-Unis dès l'année dernière, soulignait une étude eCap Partner pour l'Agence Française pour le jeu vidéo (AFJV). Gameloft, principal acteur des jeux téléchargeables qui vient d'ouvrir un studio à Seattle, le troisième aux Etats-Unis, ne cache pas son ambition: "Gameloft Seattle va développer de nouveaux projets pour le catalogue Gameloft et créer la nouvelle génération de jeux free-to-play", indiquait le groupe dans un communiqué reçu mardi.

Cette croissance s'explique aussi par la qualité technique croissante des jeux sur terminaux mobiles. Cette progression n'a pas échappé à Nvidia, acteur majeur (avec son concurrent AMD) des cartes graphiques 3D pour ordinateur, qui a lancé l'été dernier sa tablette Shield (sous Android), expressément conçue pour concurrencer les consoles de salon.

Enfin, si les joueurs mobiles sont plutôt jeunes, l'étude relève qu'ils sont aussi majoritairement féminins sur les deux supports que sont les tablettes (51,1%) et sur "ordiphone" (50,2%).

Un Français sur deux joue tous les jours

Sans surprise, le profil type du "gamer" est un celui d'un garçon compris dans la tranche d'âge 10/14 ans. Mais l'écart entre les sexes n'est pas gigantesque. Si trois hommes sur quatre se disent joueurs (76,7%), la proportion s'élève à 65,9% chez les femmes. Par tranche d'âge, ce donc sont les 10/14 ans qui jouent le plus (96,4%) devant les 6/9 ans (88,8%). Mais les auteurs de l'étude relèvent "le taux de pénétration élevé des 25/34 ans qui sont 79,1% à jouer". L'enquête ne fait en outre pas apparaître de grande différence selon le lieu de résidence, entre les personnes vivant en Ile-de-France (73,5% de joueurs) et celles résidant en province (70,7%).

Près d'un Français sur deux (48,9%) affirme aussi jouer tous les jours, la session moyenne durant 2h15. "De façon générale, les hommes jouent plus longtemps que les femmes: 2h21 en moyenne par session, contre 2h07 pour les joueuses", détaille l'étude, qui ajoute que ce sont les 18/24 ans qui effectuent les sessions de jeu les plus longues (3 heures en moyenne).

Un quart de joueurs "occasionnels"

Dans la typologie des joueurs, l'étude révèle que 42,47% des joueurs sont des passionnés, contre 32,1% de joueurs modérés et 25,5% de joueurs occasionnels (ou "casual gamers"). C'est dans cette catégorie de "passionnés" que le profil de l'homme trentenaire est le mieux représenté. Cette catégorie dépense aussi beaucoup plus que les autres, puisque 86,2% paient pour jouer en ligne. Ils ont ainsi dépensé, entre mars et août, 63,60 euros en moyenne. Pour les jeux hors ligne, le budget monte à 80,30 euros en moyenne, contre 58,80 euros pour les joueurs modérés et 36,20 euros pour les joueurs occasionnels.

Si le jeu vidéo s'est largement démocratisé et ouvert à des pratiques mobiles plus occasionnelles, on voit que cette industrie qui aura généré 70 milliards de dollars en 2013, devant l'industrie musicale (51 milliards de dollars) et devant l'industrie de la vidéo (50 milliards de dollars), est toujours portée par une génération de passionnés qui a grandi avec ce média.

*Cette étude a été réalisée sur internet du 13 au 25 septembre, auprès d'un échantillon représentatif de la population française âgée de 6 à 65 ans, composé de 2.800 individus.