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"Le pire a été évité": Isabelle Adjani réagit à l'agression de Salman Rushdie

Isabelle Adjani en mars 2022 à Paris.

Isabelle Adjani en mars 2022 à Paris. - Julien de Rosa - AFP

L'actrice, qui a souvent affiché son soutien à l'auteur visé par une fatwa, signe un texte dans "Paris Match" pour lui rendre hommage.

Quelques jours après l'agression de l'auteur Salman Rushdie, vendredi dans l'État de New York, Isabelle Adjani prend la plume. Celle qui, plusieurs fois au cours des 30 dernières années, a affiché son soutien à l'auteur visé par une fatwa iranienne, lui adresse de nouveau sa sympathie dans un message publié ce jeudi par Paris Match.

"Face au drame, mon premier réflexe est toujours le silence, une certaine confusion, un mouvement de recul...", écrit l'actrice de La Reine Margot pour expliquer son silence, uniquement brisé dimanche par quelques mots adressés au JDD.

"Alentour, l'effroi et l'inquiétude grondaient, alors la sidération, et aussi une certaine méfiance devant cet affolement, l'emballement médiatique, m'ont gagnée", poursuit-elle. Car Salman Rushdie vivait sous la menace d'une attaque depuis 1989, lorsque l'ayatollah iranien Rouhollah Khomeiny a lancé un appel au meurtre de l'auteur à cause d'un passage de son livre Les Versets sataniques, jugé blasphématoire par le fanatique religieux. Si bien que Salman Rushdie a dû vivre pendant longtemps dans la clandestinité et sous protection policière. Il devait donner une conférence vendredi lorsqu'un homme a surgi sur l'estrade pour le poignarder.

Transporté à l'hôpital dans un état grave, Salman Rushdie a finalement vu sa santé s'améliorer. "Maintenant, il s'agit de prendre du recul et de la heuteur, autant que poissible... puisque nous voilà tous soulagés de savoir que le pire a été évité, que Salman Rushdie a survécu et avec lui, la faculté de notre pensée", poursuit Isabelle Adjani.

"Le monde se resserre, nous devons résister"

Et de comparer l'auteur, devenu un symbole de la lutte contre l'obscurantisme religieux, avec d'autres personnalités. Marilyn Monroe (Isabelle Adjani joue sur scène la pièce Le Vertige Marilyn), "qui a tant lutté contre les oppressions des hommes, des studios, du pouvoir en général." Lady Gaga, qui "vient de donner un concert à Washington au cours duquel elle a interpellé le public pour défendre le droit à l'avortement et au mariage gay". Ou encore Marguerite Duras, et "son texte visionnaire La Droite la mort".

"Le monde se resserre, la peur, les guerres font que les extrêmes gagnent du terrain, sur toute la planète", écrit encore Isabelle Adjani. "Nous voilà à nous dire, une fois de plus, que nous devons résister et nous faire entendre, artistiquement et politiquement."

Isabelle Adjani a adressé son soutien à Salman Rushdie pour la première fois en 1989, sur la scèen des César, quelques semaines après le lancement de la fatwa. En venant récupérer son prix de meilleure actrice pour Camille Claudel, elle a lu sur scènes quelques lignes des Versets sataniques. En 2018, elle s'était de nouveau adressée à Salman Rushdie dans une lettre, lue à l'auteur par le biais d'une vidéo lors du passage de ce dernier dans La Grande librairie.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV