Intempéries ou travaux en cours? Les causes des effondrements à Bordeaux encore inconnues

Un pompier marchant sur les décombres des immeubles effondrés à Bordeaux dans la nuit de dimanche à lundi, à Bordeaux - Thibaud MORITZ / AFP
Après l'effondrement, dans la nuit de dimanche à lundi, de deux bâtiments à Bordeaux, les autorités recherchent les causes de l'incident. Lors d'un point presse lundi soir, le maire EELV de la ville Pierre Hurmic a précisé que les raisons de l'effondrement restaient, à ce jour, inconnues, et qu'un audit sera réalisé dans les immeubles afin d'y détecter d'éventuels signes de vétusté.
Sur les deux immeubles de trois étages, l'un, étayé et en attente de rénovation, s'est effondré, provoquant la destruction du second où se trouvaient neuf personnes. Trois ont été blessées dont un jeune homme de 28 ans gravement atteint. Son état s'améliore selon les autorités locales.
De possibles "causes multiples"
"Les causes de l’effondrement sont à ce jour inconnues: les travaux en cours comme les intempéries (gel cet hiver, printemps très sec, pluies importantes...) pourraient être mises en cause. Nous allons réaliser un audit sur les immeubles du centre-ville historique", a déclaré Pierre Hurmic lundi.
"Les orages font vraisemblablement partie des causes de ce type de sinistres. On a essuyé des pluies et des orages d'une exceptionnelle intensité", avait-il auparavant relevé, tout en évoquant de possibles "causes multiples".
D'après Sud Ouest, les travaux de réhabilitation entrepris sur un des deux immeubles effondrés porte de Bourgogne, au numéro 21 de la rue de La Rousselle, avaient été mis en stand-by avec la crise du Covid-19.
"Un tas d'experts sont passés plusieurs fois pour vérifier l'état de l'immeuble" après "l'apparition de fissures" explique au quotidien un habitant du n°19, bâtiment qui s'est aussi effondré. Un renforcement du mur mitoyen était prévu.
La mairie a assuré qu'aucun des immeubles effondrés ne faisait l'objet d'arrêtés de péril.
La peur d'un "effet-domino"
Dépêché par la mairie dès lundi matin, un expert a toutefois signalé "redouter un effet-domino", et une dizaine d'immeubles alentours ont alors été évacués, concernant une centaine de personnes. Beaucoup d'entre elles ont été logées par leur famille ou des amis mais des solutions sont également mises en place par la mairie, qui a ouvert le Palais des Sports pour accueillir des habitants.
Ils pourront réintégrer leur logement à une date encore inconnue, "dès qu'on aura des retours d'expertise sérieux", a déclaré la maire, ajoutant que "dès demain, des travaux sont prévus pour consolider quelques immeubles".
Mercredi dernier, non loin de là, un immeuble vétuste du centre-ville, dans le quartier Saint-Michel, s'était effondré sans faire de victimes. La réalisation d'un audit a été annoncée lundi par la mairie pour inventorier tous les immeubles du centre-ville historique, et vérifier leur état. Selon le maire, 60% des immeubles de Bordeaux étaient déjà construits avant 1948.
Il a par ailleurs rappelé que la mairie mettait en place un "permis de louer". Dans certains quartiers, "les propriétaires d'immeubles anciens auront obligation de solliciter la mairie" qui s'assurera du respect de la sécurité, "cela va nous permettre d'avoir un oeil très direct sur le patrimoine immobilier de Bordeaux".
