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Un Français décroche le prix de la meilleure photo animalière de l'année

Photo lauréate du Wildlife Photographer of the Year 2021.

Photo lauréate du Wildlife Photographer of the Year 2021. - © Laurent Ballesta

Pour la première fois depuis la création du "Wildlife Photographer of the Year", le prix a été décerné à un Français.

Le photographe français Laurent Ballesta a été couronné "Wildlife Photographer of the Year 2021" pour sa photo de mérous-camouflage prise en Polynésie française. Organisée par le Muséum d'histoire naturelle de Londres, le "Wildlie Photographer of the Year" est l’un des concours de photographie les plus prestigieux au monde. Cette 57ème édition a vu 50.000 participants de 95 pays se disputer un prix, un nombre record.

Exploit

La photo lauréate relève d’un véritable exploit. Ce que l’on voit sur le cliché n’avait jamais été photographié auparavant: la reproduction des mérous-camouflage. En effet, le phénomène ne dure qu’une demi-heure et ne se produit qu’une seule fois par an, aux alentours de la pleine lune du mois de juillet.

Laurent Ballesta est retourné dans le lagon de Fakarava, une réserve des îles Tuamotu en Polynésie française, cinq années de suite pour capturer cette ponte annuelle. Une plongée de 24 heures consécutives a été nécessaire pour obtenir la photo gagnante. On y voit ainsi les mérous sortir d’un nuage laiteux, un véritable feu d’artifice d’œufs fécondés.

"Une photo comme ça, c’est une quête, il faut faire œuvre de patience. Parfois ça peut arriver de faire une photo sur un coup de pot, mais c’est souvent une chance provoquée, d’aller au contact des animaux, d’anticiper leurs comportements et de saisir le bon moment", analyse Jean-Yves Kernel, directeur des éditions Biotope qui publie un livre avec les 100 plus belles photos du concours, au micro de BFMTV.

L'impact de l'humanité sur notre planète

Le "Wildlife Photographer of the Year" se veut également porteur d’un message. "Les mérous camouflés sont une espèce vulnérable menacée par la surpêche", a indiqué le Muséum d'histoire naturelle de Londres dans un communiqué de presse.

"Dans ce qui pourrait être une année charnière pour la planète, avec des discussions vitales qui auront lieu à la COP15 et COP26, la création de Laurent Ballesta est un rappel convaincant de ce que nous risquons de perdre si nous ne nous attaquons pas à l'impact de l'humanité sur notre planète", a déclaré le directeur du musée, Doug Gurr.

Autres lauréats

Les lauréats ont été annoncés dans 19 catégories au total, dont trois nouvelles cette année: "Zones humides", "Océans" et "Art naturel". Le jury a couronné des clichés divers, allant d'une bataille de rennes à une araignée venimeuse se cachant sous un lit.

Vainqueur catégorie "Comportement : Mammifères", Stefano Unterthiner, pour sa photo de rennes du Svalbard en plein combat pour le contrôle d'un territoire.
Vainqueur catégorie "Comportement : Mammifères", Stefano Unterthiner, pour sa photo de rennes du Svalbard en plein combat pour le contrôle d'un territoire. © © Stefano Unterthiner

Parmi les autres images gagnantes, citons le cliché d'un gorille de montagne profitant d'une averse, réalisé par le Koweïtien Majed Ali, et la photo d'une banquise fracturée où les phoques attendent pour y mettre bas, réalisée par la photographe américaine Jennifer Hayes.

La photo de Majed Ali présentant une gorille de montagne, Kibande, sous la pluie dans le parc national de la Forêt impénétrable de Bwindi, en Ouganda fait la couverture du livre "Wildlife".
La photo de Majed Ali présentant une gorille de montagne, Kibande, sous la pluie dans le parc national de la Forêt impénétrable de Bwindi, en Ouganda fait la couverture du livre "Wildlife". © Majed Ali

Parallèlement, le photographe indien Vidyun R. Hebbar, âgé de 10 ans, a reçu le prix du Jeune photographe de la vie sauvage de l'année pour son image d'une araignée dans sa toile. Le concours "Wildlife Photographer" de l'année 2022 débutera le 18 octobre.

Salomé Robles