"Ça amène de la sérénité": à la mairie de Grenoble, les employés viennent au travail avec leur chien

Maxence Alloto et son chien Pixel (à gauche), et Hakim Sabri, le maire Éric Piolle et le chien Elwine (à droite). - BFMTV
Au sein de l'Hôtel de ville de Grenoble, certains agents municipaux amènent leur chien tous les jours au bureau, d'autres seulement une ou deux par semaine. La mairie (à majorité EELV) a lancé une expérimentation depuis le 25 juin dernier: pendant un an, les employés qui le souhaitent peuvent venir travailler avec leur chien. À ce stade, ils sont quatre salariés au 1er étage de la mairie à avoir fait une demande pour pouvoir amener leur animal au bureau, mais l'idée serait à terme d'étendre ce projet à l'ensemble de la collectivité.
"Ça rend bien service", se réjouit Hakim Sabri, adjoint aux Finances, contacté par BFMTV.com. "Ma chienne Elwine est vieille maintenant, elle a 16 ans et mes enfants ne sont plus à la maison. Alors ça permet d'éviter qu'elle ne passe toutes ses journées seule chez moi. Ça me sécurise de la savoir avec moi".
Certains sont déjà devenus "les coqueluches" du bureau
Ce conseiller municipal trouve pratique de pouvoir amener Elwine, son vieux terrier croisé, une fois de temps en temps au bureau. "Je fais en fonction de mon emploi du temps mais quand je n'ai pas de rendez-vous à l'extérieur prévu, je l'amène avec moi. Elle reste dans son panier à côté de mon bureau. Mais j'ai de la chance, elle est très très calme. Ça fait une compagnie, et ça crée une bonne ambiance. Elle reçoit beaucoup de carresses tout au long de la journée, elle est devenue la coqueluche."

Même son de cloche du côté de la coordinatrice à la direction générale de la mairie, qui vient travailler avec son chien deux à trois matinées par semaine. "Ce (lundi) matin encore, elle était sur mes genoux pendant une réunion. Elle dormait, elle ne bougeait pas", raconte à BFMTV.com Martine Villalta. "Elle ne m'empêche à aucun moment de travailler, elle reste en général sur son petit coussin dans un coin de la pièce, à côté de son bol d'eau, et elle fait la fête aux personnes qui viennent me voir dans la journée. Ça crée une certaine convivialité, c'est agréable".
L'idée a été lancée par Sandra Krief, la conseillère municipale à la cause animale (membre du parti animaliste), afin d'améliorer le bien-être de ces fidèles animaux de compagnie. "J'avais vu que cela se faisait de plus en plus à l'étranger, notamment dans le privé, alors j'ai proposé l'idée et ça a plu", explique l'élue à BFMTV.com, qui dit vouloir "normaliser la présence des animaux dans nos modes de vie au quotidien".
Un règlement intérieur édicté
La conseillière municipale en est convaincue: "les bienfaits de cette expérimentation sont multiples, pour les employés comme pour les animaux. Au début, on a eu quelques réticences de personnes qui se disaient allergiques ou qui avaient un peu peur des chiens", explique Sandra Krief. Mais selon elle, ces craintes ont vite été balayées.

Un règlement intérieur relativement strict a dû être édicté par l'adjointe, en lien avec une comportementaliste animale, le CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), les ressources humaines ou encore le service juridique de la mairie. Ainsi, les chiens de catégorie 1 et 2 (les pittbulls, les rottweilers) ne sont pas autorisés dans l'Hôtel de ville. Sandra Krief explique aussi que "le chiens ne peuvent pas être nourris sur place" et qu'ils "ne peuvent pas se balader seuls dans les couloirs de la mairie. Ils doivent être tenus en laisse", un parcours de déambulation spécifique ayant été mis en place. Enfin, le nettoyage lié aux chiens est à la charge des maîtres des chienspropriétaires.
Dans ce cadre, l'élue assure que les appréhensions des uns et des autres ont été prises en compte. Par exemple: "pour qu'un chien soit autorisé dans un bureau où travaillent plusieurs personnes, il faudra absolument que tous les employés qui partagent ce bureau aient donné leur accord formel".
"Les gens sont plus à l'aise, ça fait tomber des barrières"
Maxence Alloto, adjoint au Commerce, à l'Artisanat et à l'Économie locale, confie à BFMTV.com que Pixel, son labrador de deux ans et demi, a eu besoin d'"un petit temps d'adaptation au début. Mais maintenant, il connaît bien les lieux et il est comme chez lui. C'est un vecteur d'énergie. C'est toujours agréable de le retrouver entre deux réunions et ça me permet de profiter de lui tout en travaillant".
"C'est un vrai plaisir au quotidien de partager l'espace avec eux, et ça permet de retrouver un réel bien-être sur son lieu de travail", défend encore Sandra Krief. "Ça a tendance à rapprocher les gens. Ça amène un certaine sérénité".
Selon elle, "les gens sont plus à l'aise, plus confiants, plus souriants et aussi plus détendus lorsqu'ils sont entourés par des animaux, en particulier des chiens. Ça fait tomber certaines barrières et ça brise la glace dans des environnements qui peuvent parfois s'avérer stressants".
Pour l'instant, les chats et les autres animaux domestiques ne sont pas autorisés au sein de la collectivité, ajoute Sandra Krief, qui explique que cette expérimentation a aussi pour but de lutter contre les abandons de chiens. "Beaucoup de personnes ont adopté des chiens pendant les différents confinements, ce qui a fait bondir le nombre d'abandons ces derniers mois", note-t-elle. "Alors, si ça peut convaincre les gens de garder leurs animaux..."