Inquiétante hausse du nombre d'animaux abandonnés cet été, après les confinements

Historiquement, l'été et les départs en vacances ont toujours été une période propice aux abandons d'animaux. Cette année, ces derniers sont en hausse, avec déjà 12.500 animaux de compagnies abandonnés depuis le début du mois de mai, soit une hausse de 7% par rapport à 2019.
Par conséquent, les refuges de la Société protectrice des animaux (SPA) affichent complet depuis début juin, alors que taux a plutôt tendance à être atteint au début du mois de juillet.
Les confinements, périodes d'"achats compulsifs"
L'une des causes de ces abandons records sont les confinements qui se sont succédé entre mars 2020 et mai 2021. "Il y a eu pas mal d'achats compulsifs lors du premier confinement de chiots et de chatons. Le souci, c'est qu'une fois l'activité normale reprise, les animaux n'ont pas réussi à s'adapter correctement, donc on a un effet boomerang. On a pas mal d'abandons", détaille ainsi Marie-Laure Caron, responsable de la SPA de Plaisir (Yvelines), au micro de BFMTV.
Dans les colonnes du Monde, Jacques-Charles Fombonne, président de la SPA, abonde: "Lorsque le confinement a pris fin et que les maîtres sont retournés au travail, les animaux, qui avaient vécu avec eux 24 heures sur 24, ont parfois développé des angoisses, une peur d’être abandonnés (...) Le chien va mettre l’appartement sens dessus dessous, aboyer; le chat va uriner partout… Et ces problèmes comportementaux peuvent parfois mener à des abandons", explique-t-il.
Entre mars et décembre 2020, la SPA a déploré une augmentation de 16% des abandons d'animaux, avec un pic lors du déconfinement et de la période estivale.
Au refuge SPA de Plaisir, la situation devient préoccupante. En juillet, il accueillait déjà 160 chats, pour une capacité d'accueil maximale de 200 places.
Une proposition de loi sur la maltraitance animale bientôt en débat en Sénat
Et les chats et chiens ne sont pas les seuls concernés: la SPA enregistre cette année une hausse de 24% d'abandons de nouveaux animaux de compagnie (lapins, furets, tortues), par rapport à 2019.
"Malheureusement, ils font aussi partie de l'effet consommation, de l'effet de mode. Les gens en veulent sans se renseigner sur tout ce que ça engendre derrière", résume Marie-Laure Caron.
Pour tenter de lutter contre ce phénomène, l'Assemblée nationale a voté, fin janvier, une proposition de loi contre la maltraitance animale, sur laquelle figure l'interdiction de la vente de chiens et de chats dans les animaleries dès 2024 et l'encadrement strict des annonces en ligne.
Pour responsabiliser les propriétaires d'animaux, les députés proposent également d'instaurer un certificat de connaissances obligatoire avant l'acquisition d'un nouveau compagnon. La loi sera soumise au vote du Sénat fin septembre, début octobre.
Pour rappel, abandonner un animal est un délit et est passible de deux ans d'emprisonnement et de 30.000 euros d'amende.