Animaux découpés vivants, égorgements "laborieux": L214 porte plainte contre l'abattoir de Meaux

Un employé de l'abattoir de Meaux piétine des moutons. - L214
L214 demande la "fermeture immédiate" du site. L'association de défense animale annonce ce jeudi 22 mai porter plainte contre l'abattoir de Meaux pour "sévices graves, actes de cruauté et mauvais traitements".
Images capturées en caméra cachée à l'appui, L214 dénonce les pratiques qui ont cours dans l'établissement spécialisé dans l'abattage rituel, c'est-à-dire sans étourdissement préalable à la saignée de l'animal.
"Les infractions graves et systémiques rendent impossible le respect de la réglementation encadrant l’abattage des animaux. Dans ces conditions, l’établissement ne peut en aucun cas être autorisé à fonctionner lors de l’Aïd-el-Kebir du 6 juin prochain", estime l'association dans un communiqué.
Les défenseurs de la cause animale demandent également au "certificateur halal AVS de retirer immédiatement son agrément à l’abattoir de Meaux".
Animaux découpés vivants
Les quelque trois heures de vidéo tournées au sein de l'abattoir montrent des scènes insoutenables de cruauté animale: animaux qui baignent dans leur sang, moutons et bovins suspendus encore conscients à la chaîne d’abattage après leur égorgement, d'autres bêtes découpées encore vivantes...
L214 signale aussi une utilisation "répétée de l’aiguillon électrique pour faire avancer les bovins dans les couloirs" et des égorgements "laborieux" par "cisaillements".
"Il arrive que le sacrificateur redonne des coups de couteau dans la plaie béante des bovins", souligne l'association.
Les services vétérinaires du département avaient déjà relevé en 2016 de graves non-conformités dans cet abattoir, notamment une non-application des procédures de vérification de la perte de conscience des animaux, des installations inadaptées permettant aux animaux de voir leurs congénères abattus et des problèmes d’immobilisation des animaux, particulièrement les petits bovins.
Auprès de L214, le grand imam de Bordeaux Tareq Oubrou a dit être "choqué par ces images, où déjà le sang est répandu, des animaux sont maltraités, dans des conditions indignes de notre civilisation, vu les avancées technologiques et techniques".
Selon l'association, l’abattoir de Meaux produit chaque année plus de 2.500 tonnes de viande d'ovins, bovins et caprins. La production est "principalement distribuée via le grossiste Soviam qui alimente boucheries et sites de vente en ligne".