Yonne: succès de la "participation citoyenne" pour lutter contre la délinquance rurale

Le dispositif de "participation citoyenne" vise à prévenir la délinquance en zone rurale (photo d'illustration) - AFP
À ce jour, sur les 423 communes du département, 256 ont adhéré à la "participation citoyenne", soit 60% d'entre elles. Un succès pour ce dispositif qui vise à prévenir la délinquance en zone rurale en ajoutant un maillage humain au travail des forces de l'ordre.
Vols de voitures, de carburant, de cuivre, cambriolages ou encore trafic de drogue font partie des actes de délinquance que la gendarmerie est chargée d'endiguer sur les 7.400 km² du territoire.
Le réseau d'habitants volontaires pour adhérer à la "participation citoyenne" est censé représenter un complément de vigilance pour soutenir les actions menées, avec notamment du repérage (plaques d'immatriculation des véhicules suspects, par exemple). Mais comme le souligne L'Yonne Républicaine, des ajustements restent à effectuer pour davantage d'efficacité.
"Des maires ne sont même pas au courant"
Malgré ce plébiscite dans les 423 communes concernées, "des maires ne sont même pas au courant" déplore le préfet de l'Yonne, Pascal Jan. "Une convention qui ne vit pas, ça ne sert à rien de la maintenir. Il faut une adhésion de la municipalité et des citoyens. Et une satisfaction qualitative et pas seulement quantitative" estime-t-il.
Pour le colonel Nicolas Nanni, qui commande le groupement de la gendarmerie de l'Yonne, "il faut créer des points de force sur tout le territoire et mettre en place des indicateurs de suivi et de performance, tout en évaluant tous les deux ans cette participation citoyenne". Pour améliorer le dispositif, le colonel Nanni préconise aussi une meilleure communication auprès des référents: "Il faut tenir au courant les citoyens des suites. Et rappeler qu'ils doivent agir en respectant l'article 11 du code de procédure pénale: pas de ronde, pas de surveillance, ne pas s'exposer et rester dans un anonymat le plus total. C'est à nous, gendarmes, de faire fructifier l'info initiale".
Le dispositif pourrait également être amélioré par une diversification des profils de référents, des retraités sédentaires aux jeunes actifs plus mobiles. Pour l'heure, se félicite le colonel Nanni, "on a le taux d'élucidation des affaires le plus fort de la Bourgogne-Franche-Comté".