Un collectif de drag-queens dénonce une agression en plein centre-ville de Poitiers

Une voiture de police sur l'autoroute A1. (photo d'illustration) - Philippe Huguen - AFP
Des artistes de la Coloc’Drag, collectif poitevin de drag-queens, dénoncent une agression, survenue ce samedi 13 septembre au soir sur la place Notre-Dame à Poitiers.
Dans un message publié dimanche 14 septembre matin sur les réseaux sociaux, la drag-queen Ludmila Stardust dénonce l'agression "queerphobe" survenue la veille alors qu'elle sortait d'un shooting en compagnie d'une autre artiste, avant d'être rejoint par d'autres membres du collectif.
Du verre jeté au visage
Les deux artistes racontent avoir fait l'objet d'insultes et de moqueries de la part d'un groupe de jeunes hommes. Les drag-queens expliquent avoir rétorqué pour se défendre, mais les individus les auraient suivi dans le bar pour essayer de faire sortir une des artistes afin de "régler ça entre hommes".
La direction de l'établissement a été obligée d'intervenir afin de faire sortir lesdits agresseurs. Ces derniers seraient revenus quelques minutes plus tard pour agresser à nouveau les victimes. L'un d'entre eux aurait jeté du verre au visage d'Abby, une des drag-queens présente, allant même jusqu'à lui sectionner la paroi du nez. Cette dernière a été hospitalisée afin de subir une intervention chirurgicale, selon le collectif.
"Abby a été emmenée aux urgences et ses blessures ont nécessité 13 points de suture, relate le collectif. Trois mois de cicatrisation et trois mois d'arrêt du drag, ainsi que des ITT à gogo. C'était sa première agression physique en drag, ça constitue un choc psychologique profond", raconte Ludmila Stardust dans son post Instagram.
Une enquête en cours
La maire de la ville, Léonore Moncond'huy, a apporté son "soutien" aux victimes et dénonce "un discours de haine qui se banalise en France et dans le monde." Le collectif avait déjà fait l'objet d'une agression en 2024.
Une enquête de police a été ouverte pour violences en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre, a confirmé le commissariat de Poitiers à nos confrères de La Nouvelle République. Mais aucun suspect n'a été interpellé pour le moment.