"Le ministre a commis une faute": après une fusillade à Poitiers, la maire demande à Bruno Retailleau de "rectifier ses propos"

Léonore Moncond'huy, maire de Poitiers - JOEL SAGET / AFP
Léonore Moncond'huy ne décolère pas. La maire de Poitiers ressent toujours un profond "sentiment de tristesse" quelques jours après la fusillade dans le quartier des Couronneries. Un incident qui a fait cinq blessés et un mort.
Interrogée au micro de France Bleu ce lundi 4 novembre 2024, la première édile est non seulement triste pour ce qui est arrivé au jeune Anis, qui "n'avait strictement rien à voir avec le trafic de drogue", mais également en colère.
"C'est un épisode extrêmement tragique en soi, mais en plus, de fausses informations ont été diffusées par le ministre", affirme Léonore Moncond'huy au micro de France Bleu.
D’après la maire, "il y a eu une instrumentalisation de l'image d'un quartier et de l'image de notre ville au service d'un discours alarmiste, populiste". Elle estime que l’événement est suffisamment tragique pour qu’il y n’y ait pas lieu "d'en rajouter". L’édile a échangé avec la famille de la victime qui est très marquée par la mort du jeune homme et le traitement médiatique de l’affaire.
"Il faut être extrêmement prudent"
Léonore Moncond'huy en veut à Bruno Retailleau. Le ministre de l’Intérieur avait avancé un nombre important de personnes (de 400 à 600 individus selon lui) ayant pris part à la rixe qui aurait coûté la vie à Anis. "À mon sens, le ministre a commis une faute", estime la maire de Potiers. Et d’expliquer: "Lorsqu'on porte la parole publique, et notamment d'un gouvernement, il faut être extrêmement prudent." Selon les premiers éléments de l'enquête, il y aurait moins d'une centaine de personnes impliquées, entre "40 à 60", a indiqué une source policière.
D’après l’élue, le climat décrit par Bruno Retailleau ne correspond "en rien à la réalité du quartier, à la réalité de notre ville". C’est pourquoi elle souhaite "que le ministre rectifie les propos qu'il a tenus".