Châtellerault: une exposition inédite sur la Libération dévoile des archives historiques

Le Service historique de la Défense à Châtellerault (Vienne) présente une exposition sur l'année 1944. Une centaine de documents et d'objets, dont des armes parfaitement conservées, sont à découvrir.

Jusqu'au 20 décembre prochain, le Service historique de la Défense (SHD) célèbre le 80e anniversaire de la Libération en exhumant une centaine de documents et d'objets qui témoignent d'un monde en mutation en cette année charnière 1944. Cette exposition est à découvrir au Centre des archives de l’armement et du personnel civil (CAAPC), situé dans une partie de l’ancienne manufacture d’armes de Châtellerault.

Depuis huit décennies, l'imaginaire collectif, nourri par les témoignages des survivants et par les œuvres qu'a inspirées cette période (films, romans, documentaires, peintures...), associe 1944 aux liesses populaires après la libération, aux héros de la Résistance, à la vie triomphante après cinq années de cauchemar sous l'occupation allemande mais aussi à la reconstruction d'un pays et de vies en miettes.

Des procès-verbaux déclassifiés

Construite à partir des archives du CAAPC dont celles de la gendarmerie nationale récemment versées à Châtellerault, elle présente de nombreux documents inédits, dont des PV de gendarmerie déclassifiés, des armes diverses, des photographies... "On comprenait aisément que les Allemands usaient de représailles sur ce bourg dont les habitants semblaient fusillés à tour de rôle et leur maison incendiée au fur et à mesure…", peut-on lire sur un procès-verbal de la brigade de gendarmerie de Sainte-Maure du 25 août 1944. Deux autres rapports de gendarmerie relatent l’arrestation de deux sœurs de 9 ans de la famille Schuster-Levy en Côte-d’Or dont toute la famille a été déportée à Auschwitz.

On y découvre aussi l’histoire méconnue des soldats indiens qui combattaient sous l’uniforme allemand pour se libérer du colonisateur britannique, ou encore des témoignages de femmes humiliées en public "avec une tondeuse à mouton". Un éclairage à découvrir jusqu'au 20 décembre.

Sabrina Guintini (6Medias)