Français détenu au Venezuela: proches et soutiens ont manifesté à Toulouse pour sa libération

Tract pour la libération de Camilo Castro détenu illégalement au Venezuela - LIONEL BONAVENTURE / AFP
Une centaine de personnes ont réclamé samedi 20 septembre lors d'un rassemblement à Toulouse la libération de Camilo Castro, Français détenu depuis fin juin au Venezuela selon sa famille et Amnesty International, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Nous ne nous tairons pas. Nous ne cesserons de remuer ciel et terre", a lancé la mère de Camilo Castro, Hélène Boursier, estimant que son fils a été arrêté pour servir de "monnaie d'échange".
"Je ne suis pas seulement une mère angoissée, je suis une mère en colère, révoltée, de voir la vie de mon fils menacée par des enjeux qui ne le concernent pas, sans que jamais le Quai d'Orsay ne puisse nous faire savoir quoi que ce soit, tout en nous disant qu'il agit", a-t-elle regretté.

86 jours de détention
"Libérez Camilo! Libérez Camilo", a longuement scandé la foule samedi. "86 jours de détention", pouvait-on lire sur des pancartes.
Camilo Castro, professeur de yoga de 41 ans, a disparu le 26 juin au poste-frontière de Paraguachon, séparant le Venezuela de la Colombie, où il réside. Il s'y était rendu pour renouveler son visa de séjour colombien arrivé à échéance, a expliqué en août sa famille.
Depuis, ses proches n'ont eu aucune nouvelle à l'exception d'un message audio reçu fin juillet, dans lequel Camilo Castro "a appelé au secours", a confié sa mère samedi.
"Avec la situation qui se tend au Venezuela, avec les États-Unis, on a peur", a-t-elle ajouté. Washington a déployé plusieurs navires dans les Caraïbes pour combattre le trafic de drogue, ce que le gouvernement de Nicolas Maduro a qualifié de "menace militaire" et de "guerre non déclarée".
Interpellation de Nicolas Maduro
S'adressant directement au président vénézuélien, Hélène Boursier a supplié en espagnol: "Senor Maduro, libérez Camilo. Il a besoin de retrouver sa famille, rien de plus."
Plusieurs élus étaient présents samedi, dont le député (LFI) Hadrien Clouet, qui a appelé auprès de l'AFP à "créer les conditions d'un dossier efficace de libération au niveau du Quai d'Orsay, qui sera repris par le ministre qui succédera M. (Jean-Noël, ndlr) Barrot", ministre démissionnaire de l'Europe et des Affaires étrangères.
Sollicité samedi par l'AFP, le Quai d'Orsay n'avait pas réagi dans l'immédiat.
"Les services du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères suivent avec attention la situation de M. Camilo Castro, en lien avec ses proches. Nous ne commentons pas les situations individuelles qui concernent nos compatriotes", avait indiqué en août le service de presse de la diplomatie française.