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Vivre dans l’angoisse, le quotidien d’une femme de flic

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Alors que les policiers comptent manifester leur ras-le-bol ce mercredi devant le ministère de la Justice, ils ne sont pas les seuls à exiger une meilleure considération. Leurs compagnes en pâtissent aussi au quotidien et vivent dans l’angoisse. Témoignage d’une femme de flic.

Sandra* est aide-soignante, Rémy* est policier. Deux professions a priori loin d’être incompatibles. Et pourtant. Depuis plusieurs mois, le couple partage un quotidien en pointillé, rythmé par ses obligations à lui. Rémy est de plus en plus mobilisé depuis les attentats de janvier, et plus récemment, pour la crise des migrants. Le couple doit donc se satisfaire de brèves retrouvailles le soir. Mais ce qui effraie le plus Sandra, c’est la crainte d’être définitivement séparés. "J’ai peur d’entendre un jour sonner et de voir deux personnes derrière la porte en uniforme. Là, je comprendrais tout de suite ce qui s’est passé. C’est la pire angoisse que j’ai pu avoir lorsqu’il était sur le terrain: qu’il ne rentre pas", confie l’épouse à BFMTV.

Un métier mal-aimé 

Pour ne rien arranger, le métier de policier est souvent cible de critiques, mal-aimé du grand public. "Les gens restent souvent bloqués sur la répression. On entend fréquemment la phrase: ‘Il ferait mieux d’aller dans les cités plutôt que de mettre des amendes aux gens qui travaillent", raconte Sandra. A tel point que la jeune femme n’ose plus en parler. Ni à sa famille, ni à ses amis.

Cette épouse tente de rester forte et de sauver malgré tout leur vie de couple. Par amour, Sandra a réalisé plusieurs sacrifices sur sa carrière en suivant Rémy lors de ses mutations. Mais son regard sur lui demeure inchangé. Elle reste fière de son époux.

"Je pense qu’il faut un sacré courage pour supporter tout ça. Se dire qu’il peut aider des gens tous les jours, bien sûr c’est une fierté", témoigne la jeune femme.

Sandra et Rémy espèrent prochainement déménager et retourner dans leur ville d’origine afin d’y retrouver des repères. De quoi faciliter un peu leur quotidien. Mais pour cela, il faudra obtenir une mutation. Pour l’instant, toujours refusée.

*Les prénoms ont été modifiés

P.P. avec Anne-Sophie Warmont et Emma Arnau