Violences faites aux femmes : « Pour un oui pour un non, ça vous frappe avec une poêle »

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Lunettes de soleil, col roulé, encore trop de femmes se cachent et dissimulent les traces des violences qu’elles subissent de la part de leur conjoint. En cette journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes, cri de colère d'une association de soutien aux femmes battues: l'association Paroles de Femmes. Cette organisation s'adresse d’ailleurs directement à la Ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem et l'invite à tester le 115. Dans un clip de plus de 8 minutes, mis en ligne sur son site, l'association démontre que le numéro d'hébergement d'urgence ne répond jamais. Elle souhaite souligner le décalage entre les beaux discours et la réalité du terrain.
66 millions d'euros supplémentaires
Le nouveau plan triennal présenté vendredi par Najat Vallaud-Belkacem qui répondait ce jour-là aux questions de Jean-Jacques Bourdin prévoit de doubler les moyens (66 millions d'euros), avec notamment des mesures visant à favoriser les plaintes. Il prévoit aussi de créer 1 650 places d'hébergement d'urgence dédiées pour les femmes victimes de violences d'ici 2017, une promesse faite il y a un an par le chef de l'Etat.
« Parfois je me disais que je méritais ce qu'il m'arrivait »
Car la violence faite aux femmes est une réalité encore bien trop présente en France comme le raconte avec courage Sorraya sur RMC. A 37 ans, Soraya a 4 enfants qu’elle a eu avec deux hommes, tous les deux violent et qui l’ont maltraitée. Elle vit aujourd'hui dans un foyer marseillais spécialisé tenu par l’association SOS femme. « Pour un oui, pour un non, ça vous frappe avec une poêle, regardez mon front. J’ai pas mal de cicatrices. J’ai de multiples ouvertures dans le crâne, c’est vraiment de la violence. Heureusement que j’ai toujours eu le réflexe de m’enfermer dans la salle de bain. On évite d’en parler et même on n’en parle pas. Quand on va chercher les enfants à l’école, on a le sourire, on fait comme si de rien n’était. On ne veut voir personne, on veut s’isoler, s’enfermer, rester dans le noir. On se sent coupable… parfois je me disais que je méritais ce qu’il m’arrivait ».