Vers une revalorisation probable du RSA

- - -
Comment réduire les situations de grande précarité en France ? Ce mardi, Jean-Marc Ayrault dévoile son plan de lutte contre la pauvreté après une rencontre, toute la journée de lundi, entre les membres du gouvernement lors des Assises de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale.
Parmi les mesures présentées, le premier Ministre veut augmenter le RSA. Revalorisé tous les ans au rythme de l'inflation, il monte toutefois beaucoup plus lentement que le Smic et les salaires. Le gouvernement opte donc pour une hausse de 10% sur 5 ans dès septembre 2013 du RSA socle (pour une personne seule sans emploi) et s'ajoutera à la revalorisation automatique liée à l'inflation.
« Je voudrais un projet dans ma vie »
Actuellement, la pension minimum est de 475 euros pour le RSA socle, et 415 euros si la personne vit chez ses parents. C’est le cas de Nafigui, 28 ans, rencontré par RMC : « Je suis obligé de vivre chez ma mère, je voudrais avoir un projet dans ma vie, j’ai du mal à dire aux gens que je touche le RSA ». Si deux tiers des bénéficiaires du RSA n'ont aucune activité, Louisa, elle, arrive à le cumuler avec des heures de ménage. « Entre mon salaire, le RSA, les allocations familiales, on touche à peu près 1 500 euros à deux », raconte-t-elle.
La question finit donc irrémédiablement par se poser : le RSA est-il trop bas ?
« Un niveau insuffisant »
Pour Bernard Gomel, économiste au Centre d'études de l'emploi, il faut le faire « de manière urgente ». Selon le chercheur, le décrochage avec le salaire moyen est devenu trop grand pour être tolérable. « Il n’a pas été revalorisé au moment de la transformation du RMI au RSA. Le RMI au moment de sa création était de 45% du SMIC en 1988, et en 2012 il est tombé à un équivalent de 37%. On a atteint un niveau insuffisant », estime l’économiste.
« Extrêmement généreux »
En revanche, la présidente de l’Ifrap (Institut français pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques), Agnès-Verdier Molinier, juge que ce revenu minimum peut être, dans certains cas, suffisant. « Dans son ensemble, quand on prend le RSA pour une famille en partie en activité, on se rend compte que finalement le RSA est extrêmement généreux. En revanche, on va être plus balancé sur le RSA socle, les fameux 475 euros que l’on touche sans emploi ». La chercheuse souhaite donc « que ça reste à montant constant, qu’on ne dépense pas plus parce qu’on n’a pas les moyens budgétaires pour le faire ».