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Vaucluse: un maire RN supprime les menus de substitution des cantines pour faire des "économies"

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PHOTO D'ILLUSTRATION - Mychele Daniau, AFP/Archives

Avançant des raisons économiques, le maire RN de Morières-lès-Avignon, dans le Vaucluse, a décidé de supprimer les repas de substution dans sa commune.

Depuis ce mardi, fini les repas de substitution à la cantine pour les 600 enfants scolarisés à Morières-lès-Avignon, dans le Vaucluse. C'est la décision de Grégoire Souque, maire RN de la commune. Seuls les enfants allergiques pourront, sur présentation d'un certificat médical, continuer à apporter leur propre nourriture, notent nos confrères de France Bleu. Les parents ont été informés mi-novembre de cette mesure, mise en oeuvre depuis cette semaine.

"C'est une question d'économies. Nous avons été confrontés à une hausse considérables des matières premières, il a fallu faire des choix", défend l'édile au micro de BFMTV. "Ou on augmentait la tarification, ou on faisait des économies", assure-t-il

L'opposition dénonce une "décision unilatérale"

Mais l'opposition municipale, et plusieurs parents d'élèves, ne croient pas à cet argument "économique." Surtout que seuls 3208 repas de substitutions ont été distribués cette année, selon le maire.

"Cette décision est une décision unilatérale", dénonce aussi Annick Dubois, élue d'opposition PS.

"Il y a une certaine population dont le maire ne veut plus dans sa commune", affirme-t-elle au micro de BFMTV, estimant que cette mesure va d'abord viser la population de confession mulsulmane. "Pour moi, c'est une discrimination contre les musulmans."

"C'est une tempête dans un verre d'eau"

"On ne sait pas si le porc sera mis dans l'assiette ou pas. D'ailleurs à aucun moment, il ne parle du porc. À un moment donné, quand on veut prendre ce genre de décision autoritaire, il faut assumer et dire les choses", pointe aussi auprès de France Bleu la coprésidente de la Fédération de parents d'élèves (FCPE) des écoles de Morières, Anne Vitard.

"C'est une tempête dans un verre d'eau! Ça ne concerne que quelques personnes", répond l'édile au micro de BFMTV.

"Le porc, il y en a eu tout le temps et il y en aura tout le temps: il y en a chaque semaine et [les menus] sont connus trois semaines à l'avance", affirme Grégoire Souque. "Soit on vient chercher l'enfant et il mange à la maison, soit on ne lui sert pas de la viande", conclut-il.

Un précédent en 2015

Ce n'est pas la première fois que les menus de substitution font polémique. En 2015, le conseil municipal de Chalon-sur-Saône avait voté la fin du menu sans porc dans les cantines scolaires de la comune.

Saisi, le Conseil d'État avait jugé en 2020 qu’il "n’est ni obligatoire ni interdit pour les collectivités territoriales de proposer aux élèves des repas différenciés leur permettant de ne pas consommer des aliments proscrits par leurs convictions religieuses."

Ariel Guez avec Alexis Pluyette