Val d'Oise: des professeurs en colère après le suicide d'un instituteur

Le 26/03/2019 à 10h07

Après le suicide d'un professeur accusé de violences, des enseignants réclament plus de soutien de leur hiérarchie, et "une aide aux collègues qui se retrouveraient dans ce genre de situation".

Des professeurs se sont réunis lundi à Eaubonne, dans le Val d'Oise, en hommage à l'enseignant Jean Willot, qui s'est donné la mort le 15 mars dernier. Il aurait trop souffert d'être visé par la plainte d'un parent d'élève l'accusant de violences contre un écolier.

Selon une proche de l'enseignant qui s'est confiée à BFMTV, il n'aurait pas supporté "le déshonneur qui tombe comme ça, une chape de béton, une hiérarchie qui ne vous soutient pas...".

"Il est important que l'on puisse arriver à mettre en place un protocole visant à apporter une aide aux collègues qui se retrouveraient dans ce genre de situation, et également pour qu'il y ait un suivi", déclare à BFMTV Olivier Flipo, délégué SE UNSA Val d'Oise, présent au rassemblement de lundi.

"Prendre conscience de la portée de ses actes"

A la suite du drame, plusieurs enseignants ont pointé du doigt le manque d'accompagnement des professeurs au quotidien et réclament plus de soutien hiérarchique dans ces situations difficiles. "Je trouve anormal et amoral qu'aujourd'hui, un enseignant meure seul de cette façon", écrit une internaute se présentant comme enseignante de lettres.

"Des parents montent très vite au créneau, et de manière sans doute brutale", fait valoir à BFMTV un ancien professeur des écoles s'étant rendu au rassemblement d'Eaubonne lundi. "Il est grand temps de prendre conscience de la portée de ses actes sur des femmes et des hommes qui font au mieux, chaque jour, pour le bien de nos enfants", a écrit sur la grille de l'école du professeur une femme se présentant comme enseignante.

Une minute de silence ce mardi

Ce week-end, une vague de soutien lancée par des professeurs a reçu un certain écho et, en plus du rassemblement de ce lundi, une minute de silence sera organisée ce mardi à 10 heures par certains professeurs, qui se signalent notamment sous le hashtag #uneminutedesilencepourjeanwillot.

Les représentants syndicaux vont également entamer des discussions avec les responsables académiques pour mieux gérer ce type de situation.

"Si la vigilance à l’égard des violences faites aux enfants doit être constante dans l’Éducation nationale, il est inadmissible de constater une fois encore les effets des procédures froides et bureaucratiques de l’administration dans de pareils cas", écrit le syndicat Sud dans un communiqué.