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Société

Une campagne choc contre la prostitution des mineurs

L'association ACPE lance une campagne choc de sensibilisation sur la prostitution infantile.

L'association ACPE lance une campagne choc de sensibilisation sur la prostitution infantile. - Capture d'écran

Pour sensibiliser parents et enseignants sur la question de la prostitution des mineurs, l'Association Agir contre la prostitution des enfants lance une campagne choc, qui sera bientôt diffusée à la télévision.

Pour briser le tabou, l'association Agir contre la prostitution des enfants frappe fort. Parce que la prostitution concerne des milliers de mineurs en France, filles comme garçons, l'ACPE lance une campagne de sensibilisation choc, à destination des parents et des enseignants.

Des vidéos choc

Un kit va ainsi être mis à disposition des professeurs, pour leur permettre d'aborder le sujet devant leurs classes. Parallèlement l'association a réalisé une campagne vidéo choc, montrant, de façon crue, des adolescents en situation de prostitution. On y voit notamment une jeune fille pratiquer une fellation dans ce qui ressemble aux toilettes d'un collège ou d'un lycée, son cartable posé à côté d'elle.

Dans un autre clip, la mise en scène montre un adolescent avoir une relation sexuelle avec un adulte. Déjà visible sur Internet, la campagne sera bientôt diffusée à la télévision.

Entre 5.000 et 8.000 mineurs prostitués en France

"Nous voulons attirer l'attention sur un sujet tabou, la prostitution des jeunes, voire des très jeunes" en France, explique Armelle Le Bigot Macaux, présidente de l'association ACPE. L'association ne dispose pas de chiffres officiels, mais estime, en extrapolant à partir de données réunies par les associations et les acteurs de terrain, qu'entre 5.000 et 8.000 mineurs se prostituent en France.

Un chiffre que n'a pas démenti la Fondation Scelles, qui lutte contre la prostitution, présente au colloque. "La prostitution des mineurs n'est pas un sujet nouveau. C'est une réalité peu quantifiable, mais elle augmente", a assuré son président Yves Charpenel, avocat général de la cour de cassation. "Il y a un chiffre noir très important de choses qu'on ne sait pas", a de son côté reconnu le responsable de la Brigade de protection des mineurs de Paris, Vianney Dyevre, évoquant notamment l'importance de la prostitution sur Internet.

Selon l'ACPE, la prostitution des mineurs regroupe la prostitution des étudiantes, qui vendent leur corps pour payer leurs études ou leur loyer, celles des jeunes mineurs roumains, comme les jeunes garçons qui attendent chaque jour sur le parvis de la gare du Nord à Paris pour pouvoir manger, ou encore le phénomène des "lover boys", ces "petits proxénètes mineurs qui monnayent leur copine", en direct ou par le biais d'Internet. "Ce phénomène existe depuis plusieurs années en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas", explique Armelle Le Bigot Macaux, citée par Metronews.

De nouvelles formes de prostitution

Mais la présidente de l'association déplore également un cas de figure encore peu connu: celui d'une pratique prostitutionnelle d'élèves de collèges qui "pratiquent des fellations dans les toilettes" d'établissements aussi bien situés en zone sensible que dans des quartiers huppés, affirme-t-elle.

"Pour l'argent" ou "pour faire comme les autres". "Cette pratique existe, même si nous n'avons pas de chiffres, car c'est extrêmement dérangeant et pas un établissement scolaire n'en parle. Mais nous avons des remontées de professeurs, qui ont eu les confidences de jeunes filles", explique-t-elle.

A.S. avec AFP