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Société

Une campagne-choc contre l'homophobie divise les militants LGBTQ+

Le magazine autrichien Vangardist milite pour que les droits des personnes LGBTQ+ soient reconnus par l'ONU. Est-il cependant, dans le but de provoquer des réactions indignées, allé trop loin?

"L'époque où on torturait les homosexuels n'est pas si lointaine. Elle est à 3 heures d'avion", "Pour qu'une femme aime les hommes, rien ne vaut un viol collectif": cela fait maintenant quatre jours que les habitants de plusieurs villes françaises peuvent lire ces phrases, écrites en blanc sur des affiches noires. 

A y regarder de plus près, il s’agit en réalité d’une campagne de prévention choc contre l’homophobie, comme l’indique une note explicative. Organisée par l'agence Service Plan, le magazine Vangardist et Mediaplus, l’initiative fait couler beaucoup d’encre.

Levée de boucliers chez les militants

Interrogé par BFMTV, Arnaud Basseau de Stop Homophobie, explique "comprendre l’idée du publicitaire de vouloir faire une phrase-choc, comme cela existe dans plusieurs autres publicités de prévention." En revanche, pour ce cas précis, ce dernier affirme que "cela va trop loin, et on peut comprendre les blessures des personnes visées."

Il n’est d’ailleurs pas le seul à être remonté contre cette initiative. "Vous imaginez ce que ressent une femme lesbienne en lisant ce slogan? (...) Avez-vous discuté avec l'une d'elles de cette stratégie consistant à utiliser un message lesbophobe pour dénoncer la lesbophobie ?" demande Alice Coffin, porte-parole de la Conférence et cofondatrice de l'association française pour les journalistes LGBT sur son compte Twitter.

L’incompréhension est également de mise chez certains passants, qui expliquent devoir "prendre un peu de temps" pour comprendre la campagne. "Je ne sais pas si je la comprends comme je devrais la comprendre", explique-t-on également.

Pétition mondiale

Du côté des organisateurs, on assume le côté provocant. Alain Roussel, président de Service Plan France, toujours sur BFMTV, reconnaît que "les gens puissent être choqués." "Mais à la fin, on met en lumière le problème grave, et les relais que j’ai font état de ce problème, notre objectif est de faire signer la pétition", assure-t-il.

Il fait référence à cette pétition mondiale, qui demande que les droits des personnes LGBTQ+ soient inscrits "à la Déclaration universelle des droits de l’Homme" rapporte Le Parisien.

Hugo Septier