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"Une aventure": ils rasent leur maison en Gironde pour planter des vignes sur un terrain classé AOC

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Daniel et Ligia Eliceche ont découvert que le terrain qu'ils venaient d'acquérir en 2017 se situait aux deux tiers sur un terrain AOC.

Une excellente affaire. Lorsqu'ils ont acheté, en 2017, une maison située dans le village de Saint-Julien-Beychevelle (Gironde), Daniel et Ligia Eliceche étaient bien loin de se douter qu'ils allaient devenir viticulteurs.

Après l'acquisition de la demeure pour 200.000 euros, tous deux découvrent que leur terrain se trouve, en partie, sur des terres viticoles qui ont été classées en AOC Saint-Julien. Sur les 3.000m² de superficie, 2.200m² correspondent à cette appellation qui fait bondir le prix de l'hectare à 1,8 million d'euros.

"Pendant la visite avec la dame qui vendait sa maison, elle nous a expliqué que peut être une partie était AOC. On s'est aperçu que les deux-tiers de cette parcelle l'étaient", se rappelle Daniel auprès de BFMTV.

Seul problème, une large partie du terrain est occupée par la maison qui remonte aux années 1970, qui bloque une potentielle culture de vigne.

"On s'est posé la question sur le fait de raser, car ce n'était pas le but. Mais on est du village, on voulait faire quelque chose dans le village. On s'est dit: 'allons-y, faisons cette aventure'. La terre était déjà là, nous l'avons remodelée, aérée, il y a eu un travail très important de préparation du sol avec des amis de grands châteaux qui nous ont supporté ", ajoute-t-il.

Bonnes notes

C'est en 2019 que les premières vignes sont plantées sur le terrain désormais vierge de toute habitation. Depuis janvier 2025, le couple a mis en vente leur premier millésime, 700 bouteilles qui datent de 2021. "Il repose depuis plus d’un an afin qu’il se restructure à la suite de la mise en bouteille", souligne Daniel.

Dans cette région qui regorge de grands-crus, la cuvée "Evoke" tente tant bien que mal de trouver sa place, et peut déjà se targuer d'obtenir de bonnes notes auprès des spécialistes.

"Notre premier millésime, 2021, avait une note de 90, celui de 2023 a obtenu une note de 94. On s'améliore, c'est de la passion", se réjouit-il.

En ce qui concerne le futur, le couple compte bien continuer leur exploitation et améliorer leur production. "On pourrait revendre facilement pour le double du prix d’achat, mais ce n’est pas du tout l’envie. Au contraire, cette parcelle vient consolider l’ancrage familial dans la commune de Saint-Julien", confirme Daniel Eliceche, cette fois-ci auprès du Figaro.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV