"Une attaque au droit à l'avortement": tollé après la fermeture de centres de santé sexuelle dans la Drôme

Une manifestation pro-avortement à Paris, le 28 septembre 2022. Photo d'illustration - Christophe ARCHAMBAULT
Le Conseil départemental de la Drôme a acté, lundi 14 avril, une coupe drastique dans le budget de la santé sexuelle. Sept centres vont fermer et dix autres vont voir leurs budgets sérieusement rabotés, comme l'explique le Dauphiné Libéré.
La présidente Les Républicains (LR) du département, Marie-Pierre Mouton, à la tête d'une majorité de droite au sein du conseil, a justifié cette décision auprès du journal local par la nécessité de construire un "budget de responsabilité et de vérité", s'attaquant aux "injonctions de l'État" qui réduit les fonds versés aux collectivités.
Le Conseil dénonce des "mensonges"
Cette décision indigne la présidente nationale du Planning familial, Sarah Durocher. Ce mercredi 16 avril, elle a réagi au micro de France Inter pour dénoncer une "attaque contre le droit à l'avortement":
"Fermer des lieux d'information, c'est s'attaquer au droit à l'avortement et aux droits sexuels et reproductifs", "en France, on n'a toujours pas compris que réparer et soigner coûte beaucoup plus cher que de faire de la prévention. Sur du plus long terme, ce n'est pas du tout une économie, on le dit depuis longtemps".
Le département invoque en effet que sa seule exigeance légale est de tenir 33 journées de permanence hebdomadaires sur tout le territoire, contre 50 garanties au final par la Drôle après cette réorgansiation.
Alors que plus de 130 centres IVG ont fermé ces dernières années, Sarah Durocher regrette des reculs symboliques. "Nous avons constitutionnalisé le droit à l'avortement, mais malheureusement, pour beaucoup de femmes, ça ne pourra pas être un droit fondamental dans son accès".
Marie-Pierre Mouchon, la présidente du Conseil, estime que des "mensonges" et des "contre-vérités" sont avancées sur cette actualité. "On a voulu faire croire, y compris qu'il n'y aurait plus rien en Drôme, que si une femme souhaitait aller jusqu'à l'IVG, elle ne pourrait plus le faire. Je rappelle que l'IVG est un acte médical qui se fait uniquement dans les hôpitaux", a-t-elle déclaré sur France bleu mardi 15 avril.