Un restaurant chic parisien accusé de pratiques racistes

Le restaurant L'Avenue est accusé de pratiques racistes. - Capture Google Street View
La chic brasserie L'Avenue refuse-t-elle des clients pour des motifs racistes? Le site BuzzFeed rapporte ce jeudi dans une enquête des témoignages et messages d'anciens salariés mettant en lumière un système discriminatoire qui aurait été mis en place par la direction. Les témoignages mettent en cause des consignes du directeur de l'établissement.
"A chaque fois qu'une hôtesse prenait une réservation d'un client avec un nom arabe, il demandait qui avait pris cette réservation et rappelait la consigne de les refuser autant que possible en faisant croire que le restaurant est complet", raconte ainsi une ancienne serveuse.
Une autre ancienne salariée explique aussi la technique qui serait appliquée lorsqu'une cliente ayant réservé se présente voilée:
"Quand les clients arrivent et qu'on s'aperçoit qu'ils viennent du Moyen-Orien ou que ce sont des femmes portant le voile, on les refuse en cachant leur réservation sur le cahier et en leur disant que c'est complet", explique-t-elle.
BuzzFeed s'est par ailleurs procuré des captures d'écran de conversations WhatsApp entre salariés de la brasserie, se transmettant entre deux services des consignes pour refuser telle ou telle réservation de client à consonance arabe.
Les "vieux" et les "moches" placés à l'étage
Les ex-salariées interrogées assurent également avoir eu pour consigne de placer "les vieux, les moches, les gros, les touristes asiatiques" à l'étage et de réserver le rez-de-chaussée aux clients jugés "beaux". En 2013, cette dernière pratique avait aussi été dénoncée concernant le restaurant Le Georges, un établissement du groupe Costes, auquel appartient aussi L'Avenue.
Interrogé par BuzzFeed, le directeur de l'établissement rejette de son côté toutes les accusations, assurant n'avoir "jamais donné de consigne pour refuser des clients". Il évoque le désir de "vengeance" de certains salariés. Selon le site, une demi-douzaine d'anciennes serveuses de l'Avenue ont alerté l'inspection du travail sans que ce signalement n'ait pour l'instant abouti.