Un procès de racisme anti-blanc s'ouvre à Paris

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C'est une affaire rare qui sera jugée ce vendredi après-midi par le tribunal correctionnel de Paris : une affaire de racisme anti-blanc. En 2010, un homme avait été roué de coups par plusieurs individus dans le métro parisien à la station Gare du Nord. Les trois agresseurs en frappant leur victime l‘avaient qualifié de « sale Français, sale blanc ». Une agression gratuite puisque ces 3 jeunes hommes ne connaissent pas la victime et ne lui demandaient pas non plus d'argent. Seul l'un des suspects a été retrouvé et sera jugé aujourd'hui. Il nie avoir tenu des propos racistes. Il risque 5 années de prison et 75 000 euros d'amende. Dans une enquête de l'INED, 18% de Français avaient déclaré avoir déjà été victimes de racisme contre plus de 50% pour les descendants d'immigrés maghrébins.
« Sale Français, sale blanc »
« Les agresseurs n’ont jamais eu l’intention de dérober quoi que ce soit à la victime, explique l’avocate de la LICRA, Maître Naima Moutchou, partie civil dans ce procès. Et ils n’étaient pas éméchés. Ils s’en sont pris à elle de manière purement gratuite avec cette circonstance aggravante du racisme. En même temps que des coups violents sont portés à la victime, elle est insultée : « sale Français, sale blancs ». C’est extrêmement rare. A la LICRA (La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme), nous n’avons jamais eu de dossier de ce style. Le racisme n’a aucune frontière. D’ailleurs en termes juridique, le racisme ne fait pas de distinction. Quelle que soit la nationalité ou la couleur de peau de l’auteur et de la victime, ça reste du racisme ».
« Ce phénomène existe »
« Ce phénomène existe, assure de son côté Alain Jakubowicz, président de la Licra. Fort heureusement, il n’est pas courant. Tout est une question de sémantique. Est-ce du racisme ou est-ce un ressentiment anti-français ? Pour les gens qui le vivent le débat n’est pas sémantique. Evidemment cela ne doit pas être mis en miroir du racisme dit « traditionnel », tel que nous le connaissons et contre lequel nous luttons depuis des décennies. Fort heureusement nous n’avons pas connaissance que des Français ou des blancs se voient interdire l’accès à des boites de nuits, un logement ou un travail parce qu’ils sont blancs ou Français ».