Un plan pour lutter contre le harcèlement dans les transports

100% des femmes disent avoir été victime un jour de harcèlement dans les transports, selon le Haut conseil à l'égalité entre hommes et femmes. - Martin Bureau - AFP
Sifflements, commentaires sur le physique, injures… 100% des femmes disent avoir déjà subi un jour du harcèlement sexiste ou une agression sexuelle dans les transports. Un chiffre du Haut conseil à l'égalité entre les hommes et les femmes, qui remet jeudi une série de mesures pour lutter contre ce phénomène à Pascale Boistard, la secrétaire d'Etat aux droits des femmes.
> Alerter et former le personnel
Face à ce fléau, le Haut conseil recommande notamment d'adapter et de mieux faire connaître les numéros d'alerte comme celui de la SNCF (3117) ou les bornes d'urgence sur les quais, en mentionnant explicitement "les violences" comme motif de recours. Le "3117" pourrait être généralisé à l'ensemble des réseaux de transports, avec la possibilité d'envoyer des sms ou de télécharger des applications, préconise le rapport. Ce numéro pourrait aussi être inscrit sur tous les titres de transport. Autre recommandation: former les professionnels concernés afin qu'ils sachent mieux réagir aux situations de harcèlement et orienter les victimes.
> Organiser différemment les transports
Parmi les autres mesures recommandées par le Haut conseil, une meilleure organisation des transports par bus, comme cela a été expérimenté au Canada, afin de sécuriser les personnes seules la nuit. Cela pourrait notamment se concrétiser par des arrêts à la demande à proximité de la destination finale, ou par un changement de l'amplitude horaire des bus.
Deux tiers des usagers des transports publics sont des voyageuses et deux tiers des victimes d'injures et insultes sont des femmes, tout comme l'écrasante majorité des victimes de violences sexuelles. Ces violences sexistes et sexuelles faites aux femmes ont lieu principalement dans les bus et les bus scolaires sur l'ensemble du territoire. Les violences à l'encontre des hommes ont plutôt lieu dans les trains.
> Une campagne à la rentrée
Saluant un rapport de "grande qualité", la ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé que "le gouvernement prendra(it) des mesures fortes d'ici quelques semaines parce qu'il n'est pas tolérable de ne pas pouvoir prendre un transport en commun sans être importunée". "Les femmes doivent pouvoir circuler et occuper l'espace public sans être mises en danger ou menacées de l'être, c'est une liberté fondamentale", abonde Pascale Boistard.