BFMTV
Société

Un nouveau service du ministère de la Culture chargé d'enquêter sur les biens spoliés aux Juifs

Franck Riester le ministre de la Culture

Franck Riester le ministre de la Culture - BFMTV

Le ministère de la Culture a annoncé aujourd'hui qu'un nouveau service dédié spécifiquement à l'identification et à la restitution des biens spoliés aux Juifs durant la Seconde guerre mondiale allait voir le jour.

Le ministère de la Culture a annoncé mercredi la création d'un nouveau service spécifique dont le rôle sera d'enquêter sur la spoliation des Juifs entre 1933 et 1945. Ce service aura pour objet de faire la lumière sur les biens artistiques de provenance douteuse conservés par les institutions publiques.

Il s'agira de mener des investigations sur des oeuvres classées "Musées nationaux récupération" (MNR) ainsi que sur des livres et des oeuvres entrés dans les collections permanentes, a précisé le ministère dans un communiqué.

Selon le communiqué, le ministre de la Culture Franck Riester entend "donner un nouvel élan à la politique de réparation", conformément à l'impulsion donnée par le Premier ministre Edouard Philippe en juillet 2018.

Cette "mission de recherche et de restitution" des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 prend le relais, "en l'amplifiant", de l'action menée depuis plusieurs années par le ministère, "qui a déjà rendu possible plusieurs dizaines de restitutions d'oeuvres spoliées à leurs propriétaires".

Restituer les oeuvre spoliées à leurs propriétaires

Elle est dirigée par David Zivie, auteur en 2018 d'un rapport sur les biens culturels spoliés. Elle sera "à la fois un service de coordination et de pilotage, et un service de recherche et d'instruction des dossiers au cas par cas, que ceux-ci soient soumis par les familles des propriétaires spoliés ou suscités par la mission elle-même".

Identifier les oeuvres spoliées et leurs propriétaires, mieux comprendre leur parcours, les présenter au public et les restituer, tels seront ses axes d'activité. Elle doit travailler en lien avec le ministère des Affaires étrangères, les musées, les bibliothèques et centres d'archives.

Elle sera dotée d'un budget permettant de financer des recherches complémentaires effectuées par des chercheurs extérieurs.

La mission travaillera "en lien étroit" avec la Commission pour l'indemnisation des victimes de spoliations (CIVS), qui relève du Premier ministre. Les dossiers individuels seront désormais instruits au ministère par la mission, avant d'être transmis à la CIVS, qui recommandera une décision au Premier ministre.

Dans ce contexte, un accord de coopération entre la mission, la CIVS et le Centre allemand des oeuvres d'art disparues (Deutsches Zentrum Kulturgutverluste) a été signé à Berlin le 22 mai.

Aude Solente avec AFP