Un Franco-écossais gravit deux des sommets les plus hauts de la planète en seulement 9 jours
Digne des alpinistes les plus aguerris. Natif de Lorient dans le Morbihan, rien ne prédestinait Alasdair McKenzie à tutoyer les plus hauts sommets de la planète. Pourtant, et à la faveur d'un déménagement dans les Alpes durant sa jeunesse, à Chamonix puis Tignes, ce jeune Franco-écossais de 17 ans s'est passionné pour la montagne.
Une passion qui l'a amené à devenir en mai l'alpiniste le plus jeune à gravir le Lhoste, au Népal, quatrième sommet de la planète, qui culmine à 8516 mètres d'altitude. Une ascension d'un peu plus de six heures qu'il aura à peine le temps de savourer.
Avide de performances, Alistair décide de pleinement profiter de son voyage népalais, qu'il a en partie financé par des ménages dans les résidences de Tignes, et se lance neuf jours plus tard à l'assaut du Makalu, cinquième plus haut sommet du monde avec "seulement" 8485 mètres d'altitude.
"Je n’avais pas forcément prévu d’enchaîner mais je me sentais bien physiquement et j’ai relevé le défi", dit-il auprès de 20 Minutes.

15 kilos perdus
Une telle performance ne laisse pas de place à l'impréparation, ni à l'improvisation. Sur BFMTV ce vendredi, Alasdair McKenzie explique qu'il s'est préparé "avec des ascensions sur le domaine du Mont-Blanc. J'ai fait beaucoup d’endurance, beaucoup d’escalade, je me suis préparé pour essayer de gravir ces sommets-là", détaille-t-il.
Il faut dire que le jeune homme possède un curriculum vitae déjà bien rempli. "J’ai grimpé le Mont-Blanc, le Cervin, l’Eiger et d’autres sommets entre 3000 et 4000 mètres dans les Alpes", soit deux fois moins que les sommets himalayens, explique-t-il encore auprès de 20 Minutes. Proche de passer professionnel de ski, il a dû mettre sa carrière entre parenthèses et se tourner vers l'alpinisme en raison de blessures à répétition.
S'il admet bien volontiers que voir le monde de si haut est "magnifique", celui qui souhaite devenir guide de haute montagne souligne que ce séjour, au cours duquel il a perdu quinze kilos, n'est pas anodin pour la santé.
"On marche à peu près 10 heures par jour et on ne mange pas le midi, on ne boit pas beaucoup", fait-il valoir sur notre antenne.
Nouveaux défis
Signe de la difficulté d'atteindre les sommets de cette région, la première ascension du Lhoste a été réalisée en mai 1956 par deux alpinistes suisses, Fritz Luchsinger et Ernst Reiss. Et il a fallu attendre avril 1981 pour que le bulgare Hristo Prodanov ne parvienne au sommet sans apport d'oxygène supplémentaire.
Un challenge supplémentaire qui semble tenter le jeune homme qui dévoile ses plans pour le futur. "J’ai envie de gravir en septembre le Manaslu, le 8e plus haut sommet au monde, mais cette fois sans apport d’oxygène".