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"Un fléau social et économique": des habitants d’Annecy dénoncent le surtourisme

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Chaque année, Annecy attire plus de 3 millions de visiteurs, suscitant la colère de certains habitants qui dénoncent les conséquences de ce surtourisme dans la ville.

Pour certains habitants, la ville étouffe. Les commerçants, eux, y voient une aubaine. Chaque année, Annecy attire plus de 3 millions de visiteurs. Certaines personnes vivant à l'année dans la ville dénoncent les files d’attente devant les restaurants, la saturation du centre-ville ou les prix des locations qui s’envolent.

Pour exprimer leur mécontentement face au surtourisme, une quarantaine de résidents ont renommé symboliquement le pont des Amours en pont du Désamour, lors d’un rassemblement sur Le Pâquier. Ils dénoncent les nuisances grandissantes: bruit, propreté dégradée, difficultés de déplacement, sentiment d’insécurité et pression sur l’habitat - prix des loyers, manque de logements pour les habitants.

"Vous avez des propriétaires qui ont repris leur logement pour le louer en courte durée parce que c'est plus rentable et la fiscalité est plus avantageuse", constate au micro de BFMTV Aurélien Soustre, secrétaire de l'association des résidents de la vieille ville d'Annecy, qui déplore "un fléau social et économique, parce que les gens ne peuvent plus se loger".

Au total, près de 6.700 emplois dépendent aujourd'hui directement du tourisme dans le bassin du lac d’Annecy - hébergement, restauration et autres activités touristiques et de loisir. "On trouve ça ridicule de se plaindre du tourisme qui fait vivre une grande partie de la ville", prône un habitant.

Limitation des résidences secondaires

Un classement national (Touriscore de la plateforme "Ville de Rêve") identifie Annecy parmi les villes les plus sévèrement touchées par la pression touristique: elle est classée catégorie E (pression touristique "préoccupante à critique") parmi les communes de plus de 50.000 habitants.

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Un classement réalisé à partir de différents critères, notamment un taux élevé de locations touristiques - type Airbnb, hausse du prix des loyers, densité de bars et restaurants par km² et multi-location, reflétant des tensions sur le logement et les commerces de proximité.

Pour lutter contre ce surtourisme, l'agglomération a décidé de limiter les résidences secondaires louées en centre-ville à la période d'été. En clair, dans les prochaines années, le nombre d'autorisations de location dans ce secteur sera réduit. Cette nouvelle réglementation AirBnb à Annecy réduit le nombre de logements touristiques autorisés de 6.400 à 2.660, soit une baisse de plus de 60%. L'agglomération avait déjà tenté en 2023 d'instaurer des quotas, via un arrêté, mais ce dernier avait été ensuite suspendu.

Robin Bernaud