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Ultimes tractations avant le remaniement

Les ultimes consultations ont commencé samedi sur le remaniement, annoncé comme imminent, du gouvernement français qui pose la question du contenu de la fin du mandat de Nicolas Sarkozy, au plus bas dans les sondages. /Photo prise le 1er juillet 2010/REUT

Les ultimes consultations ont commencé samedi sur le remaniement, annoncé comme imminent, du gouvernement français qui pose la question du contenu de la fin du mandat de Nicolas Sarkozy, au plus bas dans les sondages. /Photo prise le 1er juillet 2010/REUT - -

PARIS (Reuters) - Les ultimes consultations ont commencé samedi sur le remaniement, annoncé comme imminent, du gouvernement français qui pose la...

PARIS (Reuters) - Les ultimes consultations ont commencé samedi sur le remaniement, annoncé comme imminent, du gouvernement français qui pose la question du contenu de la fin du mandat de Nicolas Sarkozy, au plus bas dans les sondages.

La décision finale sur cette opération annoncée avant l'été par le chef de l'Etat et qui trouble la majorité depuis la rentrée, est attendue lundi après l'adoption laborieuse d'une réforme des retraites impopulaire et un début de la présidence française du G20 sans décisions concrètes.

Les dernières rumeurs distillées dans la presse annonçaient une stabilité aux postes les plus importants, tandis que Nicolas Sarkozy devait consulter durant tout le week-end. François Fillon s'est rendu à l'Elysée en fin de matinée, selon des images de France 2.

D'après le Figaro de samedi, il resterait à Matignon, Christine Lagarde serait maintenue à l'Economie, Brice Hortefeux à l'Intérieur, Luc Chatel à l'Education, François Baroin au Budget, Bruno le Maire à l'Agriculture.

Sont annoncés comme possibles entrants le maire de Bordeaux Alain Juppé, l'actuel patron du parti majoritaire UMP Xavier Bertrand, tandis que seraient "remerciés" le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie et quelques secrétaires d'Etat comme Fadela Amara.

Le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, qui faisait campagne discrètement pour devenir Premier ministre et avait même commencé à approcher diverses personnes pour son cabinet, semble avoir perdu les faveurs de l'Elysée.

Si sa promotion est écartée, la question de son maintien au gouvernement sera posée, ainsi que celle du soutien des centristes à Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2012.

L'OPPOSITION IRONISE

L'opposition de gauche a minimisé par avance l'intérêt de cette opération en soulignant que Nicolas Sarkozy ne se cache pas, quel que soit le gouvernement, de prendre lui-même les décisions importantes et moins importantes.

L'ex-Premier ministre socialiste Laurent Fabius a ainsi déjà appelé le président de la République à plutôt se "remanier lui-même".

Dans une majorité en général tétanisée dans l'attente du choix présidentiel, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a fait entendre un point de vue tranché très rare, en plaidant pour un remaniement gouvernemental de rupture.

Il exprime par avance dans un entretien publié par Le Monde de samedi sa désapprobation sur le maintien de François Fillon à Matignon.

"J'apprécie la personne (de François Fillon). Il revendique la continuité, c'est légitime, mais cette ligne politique ne correspond plus à celle qu'il nous faut. C'est au président de fixer la nouvelle ligne", dit-il.

"Je crains le conservatisme, le statu quo. Il faut une rupture à caractère social", ajoute-t-il.

Jean-Louis Borloo n'est cependant pas le seul à avoir ses faveurs pour Matignon. "Il en a toutes les qualités, mais il n'est pas seul, d'autres parmi les gens d'expérience ou au sein de la jeune et talentueuse nouvelle génération sont à la hauteur".

Il déclare que la majorité doit comprendre que la politique menée depuis trois ans n'a pas eu un bon "impact" électoral, les élections municipales de 2008 et les régionales de 2010 s'étant avérées "catastrophiques" pour la droite, souligne-t-il.

"Si l'on ne parvient pas à créer une nouvelle donne politique durant l'acte II du quinquennat, il n'y a aucune chance que le résultat de 2012 soit meilleur", estime-t-il

Il propose de retenir comme priorités l'emploi, l'éducation, le logement et le vieillissement de la population. Selon lui, il est possible de redéployer des crédits comme le budget consacré au Grand Paris, projet cher à l'Elysée. "Il faut avoir de l'imagination, sortir du train-train administratif".

L'ultime question posée par le remaniement est celle de l'entourage immédiat de Nicolas Sarkozy, et notamment le maintien de Claude Guéant au poste de secrétaire général de l'Elysée, ou un changement dans cette fonction considérablement renforcé sous le régime actuel.

Service France, édité par Jean-Loup Fiévet