Trou de la sécu : l’Etat mise sur les génériques

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Jean-Marc Ayrault l’a présenté comme « un budget de combat » : en 2013, le gouvernement veut réduire les dépenses et augmenter les recettes pour faire baisser le déficit de la sécurité sociale. L’objectif est de le faire baisser de 3,5 milliards. Côté recettes, les taxes sur la bière vont passer de 3 à 8 centimes pour un demi, celles sur le tabac vont à nouveau augmenter le 1er juillet prochain, et les retraités imposables seront soumis à un nouveau prélèvement de 0,15 %. Mais en face, il faut bien, aussi, faire des économies. Et les génériques peuvent être une solution.
« Tiers payant contre générique »
Sur les 2,4 milliards d’euros qu’espère économiser le gouvernement, un milliard pourrait venir du médicament. Pour promouvoir le générique, le dispositif actuel « tiers payant contre générique » a été généralisé partout en France depuis juin dernier. En clair, si le médecin ne précise pas que le médicament n’est pas substituable par un générique, l’assuré qui préfère malgré tout utiliser un princeps (non générique) doit avancer les frais. En revanche, s’il choisit le générique, il bénéficie alors du tiers payant. Le dispositif n’est pas pour autant simple à appliquer. Guy Giacomini, pharmacien, reconnaît que le taux de délivrance des génériques a augmenté de 10% depuis deux mois, mais sait aussi qu’il ne peut pas les imposer à tout le monde. « Une personne âgée qui a eu le même traitement pendant 20 ans, si on lui change toutes les boîtes… », regrette-t-il, il faut le faire progressivement ».
« Soigner aussi bien avec moins d’argent gaspillé »
Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la Santé (invitée ce mardi matin de Jean-Jacques Bourdin à 8h35), trouve aussi que « les Français consomment trop de médicaments qui coûtent trop cher ». Deux solutions, donc, jouer sur la quantité et le type de médicaments consommés. « Nous devons à la fois réduire la quantité de médicaments pris par nos concitoyens, et faire en sorte que ces médicaments coûtent moins cher. Nous encourageons donc des prescriptions plus limitées des professionnels, et de l’autre côté nous souhaitons favoriser la renégociation des prix, l’utilisation des génériques. Tout le monde voit que l’on peut soigner aussi bien avec moins d’argent gaspillé », estime-t-elle.