Trop de PV, le ras-le-bol des infirmières libérales

Les infirmières libérales peuvent avoir jusqu'à un PV de stationnement par jour. A 17 euros la contravention, l'addition peut s'élever à 300 euros par mois. - -
Les infirmières en ont marre : « Bosser comme une tordue, monter faire une injection pour 7 euros et avoir un PV à 17 euros, ras-le-bol quoi ! ». Ce cri du cœur de Cécile, infirmière libérale qui exerce à Paris, est partagé par toutes ses consœurs qui doivent utiliser un véhicule pour travailler et qui en ont marre de se faire verbaliser. Les syndicats d'infirmières libérales dénoncent un manque de tolérance des agents municipaux à leur égard. La profession exige des déplacements réguliers pour visiter des patients. Et dans la capitale comme dans de nombreuses villes, ce n’est pas toujours évident de stationner correctement.
Les infirmières libérales peuvent avoir jusqu'à un PV de stationnement par jour. A 17 euros la contravention, l'addition peut s'élever à 300 euros par mois. Pourtant, elles ont l'autorisation d'apposer un caducée sur leur pare-brise, ce qui devrait inciter les agents à plus de tolérance.
« Il y a des quartiers dans lesquels je ne vais pas »
Annaïg Lucas est présidente du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux en Île-de-France. Un jour, elle en a eu assez des amendes et a décidé d’abandonner sa voiture pour faire ses tournées à pied. « En général c'était un PV par jour, raconte-t-elle sur RMC. Ou alors la voiture en fourrière en plein milieu de ma tournée. J'ai continué comme j'ai pu en métro ou à pied (…). Le premier qui est tributaire, c'est l'usager de santé qui ne va pas forcément trouver de professionnels selon le quartier où il habite ». Ce que confirme Cécile : « Oui, il y a des quartiers où il n'y a pas d'infirmières. Il y a des quartiers dans lesquels je ne vais pas parce que je sais que c'est un "ingarable" (sic). Je vais mettre 20 minutes pour trouver une place ».
« Des infirmières garées sur les trottoirs, les passages piétons… »
Richard Mousset, secrétaire général du Syndicat de défense des policiers municipaux rejette toute idée de zèle de la part de ses confrères : « Généralement, il est demandé une certaine souplesse à l'égard du corps médical, à partir du moment où il n'y a pas entrave à la sécurité des piétons. Il faut dire aussi que le personnel de la santé stationne un petit peu où il trouve de la place et pas forcément dans des bonnes conditions : c'est les trottoirs, les passages piétons, les emplacements réservés aux convoyeurs de fonds… Donc là il faut comprendre aussi qu'il n'y aura pas forcément de souplesse ».