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Société

Transition énergétique : réduire notre consommation de 50%, une utopie ?

Les écologistes estiment qu’on sait déjà diviser par quatre la consommation d’énergie d’un logement.

Les écologistes estiment qu’on sait déjà diviser par quatre la consommation d’énergie d’un logement. - -

Le Conseil national du débat sur la transition énergétique rend ce jeudi 15 propositions au gouvernement. Parmi elle, réduire de 50% notre consommation d’énergie d’ici 2050. Facile, estiment les écologistes pour qui l’isolation et une meilleure utilisation des transports suffisent. Une utopie, répond le patronat.

Le débat sur la transition énergétique touche à sa fin. Ce jeudi, le Conseil national du débat rend 15 recommandations au gouvernement après huit mois de travail entre élus, représentants syndicaux, patronaux et associatifs. Les débats ont porté sur de nombreux sujets tels que la part du nucléaire dans la production énergétique, la rénovation des bâtiments ou encore les transports, et l'objectif est de poser les bases d'une loi-cadre prévue pour cet automne.

Mécontentement de certaines associations

Ces recommandations se veulent suffisamment générales pour prendre en compte les intérêts divergents mais laissent ouverts certains désaccords de fond, principalement sur l'objectif de la baisse de consommation énergétique mais aussi sur le nucléaire.
Avant même la remise des propositions au gouvernement, certaines ONG et associations écologistes ont donc exprimé leur mécontentement, comme la Fondation Hulot et France Nature Environnement. Parmi les différentes mesures proposées, on devrait trouver un développement du covoiturage, la réduction de la vitesse autorisée, la réduction de la part du nucléaire à 50% d’ici 2025 ou encore… la réduction de la consommation d’énergie de 50% d’ici à 2050.

« C’est assez simple »

Une proposition « tout à fait possible » pour Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, pour qui les solutions existent et ne sont que positives : « On sait diviser par quatre les consommations d’énergie d’un logement, donc par deux c’est assez simple. Il faut juste bien isoler son logement, c’est très important, et après on installe les énergies renouvelables, on fait la régulation, on change les fenêtres. Et il y a l’autre grand sujet que sont les transports : développer le covoiturage, l’auto-partage, choisir une voiture qui consomme moins. Ça veut dire qu’on se déplace mieux, ça ne veut pas dire qu’on baisse en confort dans la maison. Ecologie et porte-monnaie vont dans le même sens ».

« Un monde utopique »

Mais du côté du patronat, la mesure semble irréalisable. Jean-Louis Schilansky, président du comité énergie du Medef, y voit un retour en arrière. « Diviser par deux la consommation d’énergie, ça veut dire qu’on roule deux fois moins avec les voitures, qu’on s’éclaire deux fois moins, qu’on se chauffe deux fois moins. Nous ne pensons pas qu’on puisse conserver notre façon de vivre avec deux fois moins d’énergie. Ça va être au détriment de notre machine économique. Donc il faut y aller de façon prudente, robuste, économique, mais pas en projetant un monde utopique que nous risquons de ne pas atteindre ».

Mathias Chaillot avec Pauline Baduel