Trafic d'armes chez des Hells Angels?

Cinq personnes, proches des Hells Angels, un groupe de motards criminel, ont été interpellées à Reims (photo d'illustration). - Paul Hawthorne - Getty images North America / AFP
Trois membres du gang de motards des Hells Angels et deux personnes qui gravitent autour du groupe ont été mises en examen jeudi à Reims pour trafic d'armes. Le 7 mars dernier, trois d'entre eux, connus pour leur implication dans le trafic de stupéfiant, ont été interpellés à l'issue d'un banal contrôle routier. En ouvrant le coffre de leur Austin Mini, les policiers sont tombés sur un pistolet-mitrailleur Uzi muni d'un silencieux. Une arme non déclarée, vendue à des trafiquants de drogue présumés.
"Nous avons pu identifier le vendeur de l'arme, un gérant d'un salon de tatouage membre du chapitre Nomads des Hells Angels, et deux de ses complices présumés", confie le commissaire divisionnaire Jean-Philippe Fougereau.
Argent liquide et drapeau nazi
Commence alors une enquête, qui durera six mois. Les policiers vont alors visiter des salons de tatouage à Reims, mais aussi dans l'Oise. "C'est une des rares fois où nous pouvons établir une connexion entre des individus liés à un gang de motards criminels et des trafiquants de stupéfiants présumés issus des quartiers sensibles", précise Jean-Philippe Fougereau.
Les policiers ont finalement découvert des armes de chasse et de poing lors de leurs perquisitions, ainsi que de l'argent liquide et un drapeau nazi. Après avoir épluché la comptabilité d'un salon de tatouage rémois, les policiers soupçonnent qu'une partie des recettes sert à financer le gang de motards.
"Le propriétaire du salon exigeait que ses clients paient en liquide, cela facilite grandement les les malversations de comptabilité", souligne Jean-Philippe Fougereau dans Le Parisien.
Les Hell's Angels, une organisation modiale
Les Hell's angels, qui opèrent dans le monde entier, possèdent moins d'une dizaine de chapitres actifs en France. Fortement hiérarchisée et disciplinée, cette organisation dispose d'une sorte de réseau dans les territoires qu'elle contrôle, où elle exerce des activités légales, telles que des manifestations de motards, mais aussi des trafics illicites de stupéfiants, d'armes ou de motos. En avril 2013, le président du chapitre de Colmar et le sergent d'arme ont été condamnés à de la prison ferme dans le cadre d'un dossier d'extorsion de fonds et de menaces de mort à l'encontre de l'organisateur d'un salon de la moto en 2011.