Titres d'identité: les délais d'attente pour refaire ses papiers restent encore très longs

Partir en vacances à l'étranger cet été sera-t-il aussi difficile que l'année dernière? À Tassin-la Demi-Lune (Rhône), Audrey est venue refaire son passeport ce mercredi 29 mars après avoir pris rendez-vous... au mois de novembre 2022.
"On m'avait prévenu que ça allait être très long, du coup j'ai fait en sorte de bien m'y prendre en avance et préféré anticiper", a témoigné la jeune femme sur BFMTV.
Plusieurs mois d'attente, même pour des petites communes
Dans cette commune, les demandes pour refaire ses titres d'identité ont explosé: +47% en un an, l'un des effets post-pandémie et donc de la réouverture des frontières. Conséquence: les délais pour obtenir un rendez-vous sont habituellement de quatre mois. "Les gens étaient privés de déplacement et au moment de la réouverture, ils se sont aperçus qu'ils n'avaient bientôt plus leurs papiers valides, c'était donc la ruée sur les services", a raconté Jacques Blanchin, maire adjoint à l'état-civil de Tassin-la-Demi-Lune.
La commune dispose d'une machine pour enregistrer les titres d'identité, ce qui est loin d'être le cas de toutes les mairies du pays. La mairie de Tassin-la-Demi-Lune regroupe donc bon nombre de demandes qui ne concernent pas seulement ses administrés.
"Il n'y a pas de territorialité pour les demandes de titres", rappelle Vanessa Rouhault, responsable de l'état-civil à Tassin-la-Demi-Lune, "on peut même prendre une personne qui habite en Isère ou dans l'Ain.
Macron demande au gouvernement de se "mobiliser"
À Vaugneray il faut attendre aussi quatre mois avant d'obtenir un rendez-vous. Des créneaux sans rendez-vous sont mis en place le matin deux fois par semaine. Certains arrivent même la veille pour espérer pouvoir faire leur demande
"ll y en a qui viennent très tôt", indique même l'édile Daniel Jullien.
Le sujet est pris très au sérieux depuis plusieurs mois par les autorités. Même Emmanuel Macron s'est exprimé cette semaine dessus: le président a demandé au gouvernement de se "mobiliser" et "a souligné la nécessité de passer d'une obligation de moyens à une obligation de résultat" selon Olivier Véran. L'État, qui avait débloqué 10 millions d'euros pour améliorer les délais de délivrance des pièces d'identité, a sorti une nouvelle enveloppe de 10 millions d'euros cette semaine.