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Société

Thionville : une collégienne virée après avoir été agressée sexuellement

Vue du collège catholique Notre Dame de la Providence, à Thionville, en Moselle.

Vue du collège catholique Notre Dame de la Providence, à Thionville, en Moselle. - -

Une adolescente de 15 ans a été exclue de son collège catholique de Thionville, en Moselle, après un voyage scolaire en Allemagne au cours duquel elle aurait été violée après une soirée arrosée. Une sanction incompréhensible et disproportionnée, pour son avocat.

Voilà ce qu’on pourrait appeler une double peine. Une jeune fille de 15 ans a été renvoyée en juin d’un collège catholique de Thionville après un voyage scolaire en Allemagne au cours duquel elle aurait été violée. Les faits se sont déroulés à Berlin, à la fin du mois de mai. Les élèves de cette classe de 3e du collège catholique Notre Dame de la Providence sont logés dans une auberge de jeunesse. Un soir, deux filles décident de braver l'interdiction de sortir des chambres après 22h. Elles sympathisent avec un groupe de jeunes Polonais, hébergés dans une chambre voisine. Les deux jeunes filles sont invitées dans leur chambre pour boire de l’alcool. La soirée tourne mal, et l'une des deux adolescentes dit avoir été agressée sexuellement.

« Un comportement inadapté »

Dans un premier temps, la direction de l’établissement soutient la jeune fille, dont les parents portent plainte en Allemagne. Mais à leur retour en France les deux collégiennes sont convoquées en conseil de discipline et renvoyées définitivement pour avoir consommé de l’alcool. « Ces exclusions ont porté sur la consommation d'alcool » explique Me Hervé Renoux, l'avocat de l'établissement. « Il y a eu consommation d'alcool excessive qui a conduit à un comportement inadapté », alors même que tous les élèves et leurs familles avaient signé avant leur départ une charte dans laquelle ils s'engageaient à ne pas boire, a-t-il souligné.

« On a voulu étouffer cette affaire et s'en débarrasser »

La famille de la victime a été abasourdie par ce renvoi. Selon Me Frédéric Maupillier, l'avocat de la collégienne, « c'est une sanction qui ne se comprend pas et qui est disproportionnée par rapport aux faits. S'il n'y avait pas eu d'agression, je ne suis pas sûr que les élèves qui sont sorties au-delà de 22h auraient fait l'objet d'un renvoi en conseil de discipline. Je ne fais le procès de personne, mais on peut s'interroger sur les conditions de logements et de surveillance de ces jeunes mineurs. Et le silence de l'établissement laisse à penser qu'on a voulu étouffer cette affaire et s'en débarrasser ».

Philippe Gril avec Justin Morin