Tempête : "Avec l'érosion certaines villes réfléchissent à reculer dans les terres"

Patrick Bazin - -
Les intempéries provoquent des dégâts matériels mais les vents violents et les assauts des vagues sur nos côtes ont des conséquences que l'on soupçonne moins. A Soulac-sur-Mer (Gironde), une zone particulièrement fragile, l'océan a gagné 4 mètres de dunes ces derniers jours. Sont menacés des habitations dont un immeuble, Le Signal, désormais à 20 mètres à peine d'une falaise de sable, contre 200 m au moment de sa construction dans les années 1960. Aujourd'hui, un quart du trait de côte métropolitain, soit 1 720 km, recule du fait de l'érosion marine. La région la plus touchée est l'Aquitaine, devant Poitou-Charentes (avec notamment l'île de Ré), les Pays-de-la-Loire et la Bretagne. En Aquitaine, la côte sableuse longue de 238 km, recule ainsi en moyenne de 1 à 3 mètres par an, avec des pointes de 6 à 10 mètres par an, comme à Soulac-sur-Mer.
"Lacanau-Océan, pense à reculer dans les terres"
S'il tente d'être rassurant, Patrick Bazin est quand même inquiet. Certes, il explique que l'érosion est un phénomène naturel millénaire, qu'il est aggravé ces derniers jours du fait de la puissance de la tempête, des vents et de la houle mais il ajoute également que ce phénomène s'est aggravé ces dernières années. Il pointe d'ailleurs l'activité humaine comme principale cause de cette accélération. Le souci aujourd'hui c'est que certaines villes se sont construites au début du 20e siècle au bord de l'eau qui s'avère menaçante aujourd'hui. Des villes comme Lacanau réfléchissent à reculer et reconstruire une ville nouvelle avec un nouveau front de mer. Une situation difficile à accepter pour les habitants qui vont pourtant être contraint un jour ou l'autre de quitter leurs logements qui se retrouvent de plus en plus souvent les pieds dans l'eau.