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Société

Taxes : le gouvernement s'attaque à un rééquilibrage entre essence et diesel

Le député Yannick Jadot estime que la fiscalité écologique est mal partie.

Le député Yannick Jadot estime que la fiscalité écologique est mal partie. - -

Le gouvernement prévoit d’augmenter très progressivement les taxes sur le diesel tout en baissant parallèlement celles sur l’essence pour arriver à un équilibre en 2023. « Ce projet est nul », critiquent des députés EELV qui veulent aller plus vite.

La fiscalité écologique est l’une des principales demandes des écologistes. Si le sénateur Jean-Vincent Placé affirmait récemment sur RMC être persuadé qu’elle serait au menu de la loi de finances 2014, la réforme semble toutefois avancer lentement, notamment sur la question du rapprochement entre les taxes sur le diesel et celles sur le sans-plomb. Actuellement, l’écart est de 18 centimes par litre mais la majorité veut le résorber. Jean-Marc Ayrault envisage donc une hausse en 2014 de 0,40 centimes par litre de gazole, et une baisse identique du sans plomb. A partir de 2015, le diesel prendrait 1 centimes et l’essence diminuerait d’autant, jusqu’à ce que les deux carburants soient au même tarif, soit dans dix ans.

Trop pour le Medef, pas assez pour EELV

Le texte devrait être inscrit dans la loi de finances 2014 et donc discuté à l'automne. Mais si le nouveau patron du Medef, Pierre Gattaz, s'est dit hostile à la fiscalité écologique estimant que la France était déjà « submergée » par les taxes, les élus écologistes estiment que le gouvernement ne va pas assez loin. L’idée est en effet de privilégier une essence plus propre, les gaz d’échappement du diesel étant cancérigène.

« Ce rattrapage est nul »

Invité sur RMC ce lundi matin, le député EELV Yannick Jadot est très critique envers le texte. « Ce projet est nul, ce rattrapage c'est nul », affirme-t-il, rappelant que « le diesel, c'est 16 000 morts par an. Il y a nécessité d'aller beaucoup plus vite et de sortir du diesel. C'est un piège pour l'industrie automobile française ». Selon lui, seule une réforme ambitieuse permettra de limiter les risques pour la santé tout en dégageant des fonds suffisants afin d’aider au changement de voiture. « La fiscalité écologique est mal partie. Si on n'a pas un rattrapage de la fiscalité nous n'aurons pas les moyens pour aider les personnes qui veulent changer de véhicule. Il faut envoyer un signal et dégager des moyens pour aider à acheter des véhicules plus sobres. Et donc c'est gagnant-gagnant. La seule façon d'éviter de se noyer, ce n'est pas de rester immobile ».

Mathias Chaillot avec Claire Checcaglini