Suppression de l’éclairage nocturne : «200 M d’économie en appuyant sur un bouton»

La Défense, dont les bureaux devront être éteints à partir de cette nuit du lundi au mardi. - -
Les nuits citadines vont-elles redevenir noires ? Pour faire des économies d’énergie et lutter contre la pollution lumineuse, les vitrines, magasins, bureaux et façades de bâtiments publics (monuments, écoles, mairies) ne pourront plus être éclairées de 1h à 7h du matin (pour les bureaux, ce sera au maximum 1 heure après la fermeture), à partir de cette nuit du lundi au mardi. Ces mesures ne concernent pas les bâtiments résidentiels, l'éclairage public ni les éclairages destinés à assurer la sécurité des bâtiments. Les contrevenants risquent jusqu'à 750 euros d'amende, les contrôles revenant aux maires et aux préfets.
200 millions d’économie par an
« C'est vraiment une bonne nouvelle, se félicite Benoît Hartmann, porte-parole de l’Association France Nature Environnement, dans Bourdin & Co. On ne peut pas demander aux Français de faire des efforts et devant eux, leur mettre La Défense illuminée toute la nuit comme un sapin alors que tout est vide ». Si elle est bien appliquée, l’interdiction doit permettre de réaliser d’importantes économies, puisque aujourd’hui les lumières allumées la nuit dans les commerces et bureaux représentent la consommation annuelle de 750 000 personnes. « C'est une économie de 200 millions par an juste en appuyant sur un bouton, insiste Benoît Hartmann. C’est une mesure qui ne demande aucun autre effort que d'appuyer sur un bouton. Quel intérêt par ailleurs d'éclairer des bureaux et des vitrines entre 1h et 6h du matin. A quoi bon, à quoi ça sert ? ».
« Pas dramatique » pour le commerce
Mais toutes les villes ne sont pas logées à la même enseigne. Le texte prévoit en effet la possibilité de dérogations préfectorales pour la veille des jours fériés, pour les illuminations de Noël, lors d'événements locaux mais surtout « dans les zones touristiques d'affluence exceptionnelle ou d'animation culturelle permanente ». 41 communes sont concernées par ces exceptions, dont « la ville Lumière » (Champs-Elysées, Butte Montmartre, rue de Rivoli, Place des Vosges...), mais aussi le centre touristique de Marseille ou de Nice et le Vieux Lyon, avait indiqué le ministère de l’Ecologie lors de la publication de l'arrêté en janvier. L'obligation va ainsi s'appliquer « avec souplesse », se félicite Claude Boulle, président de l'Union du grand commerce de centre-ville (UCV). « Pour le commerce proprement dit, le sujet n'est pas dramatique, au fond c'est plus une mesure symbolique », selon lui. Un premier bilan de cet arrêté sera fait début 2014, a promis le ministère de l’Ecologie. On saura alors si c’est bien une idée lumineuse.