Strasbourg: cours de "jihad" ou "simple cours de sport"?

Contrôlés car en possession d'armes en plastique dans un parc de Strasbourg, et accusés par la police d'avoir déclaré qu'ils s'entraînaient pour faire le jihad, un participant de ce rassemblement donne sa version des faits. - AFP
C'est une autre version des faits. Des personnes contrôlées ce lundi dans un parc Strasbourg pour avoir utilisé des armes en plastique, ont démenti avoir déclaré à la police qu'elles s'entraînaient "au nom du jihad". C'est en tout cas ce qu'a expliqué l'un des participants à cet entraînement.
"Un simple cours de sport"
Ces sept hommes participaient "à un simple cours de sport et d'autodéfense avec un professeur" en plein air, comprenant des mises en situation avec des armes factices, a affirmé l'homme d'une trentaine d'années, qui n'a pas voulu donner son nom, et qui a souhaité rectifier la présentation des faits dans les médias.
Un échange vif
Cet entraînement dans un parc d'un quartier périphérique de Strasbourg avait déclenché l'intervention de la police qui avait alors contrôlé leur identité. Un échange vif avait suivi entre le professeur et l'un des policiers.
L'enseignant a qualifié le policier de "mécréant" mais personne n'a déclaré s'entraîner au jihad "au nom de l'islam", comme l'avait rapporté mardi une source policière, a dit le jeune homme, en possession d'une vidéo filmée avec un téléphone.
Les images de la vidéo montrent un échange vif, mais sans heurts, entre la police et les membres du groupe, vêtus de survêtements et de pantalons amples, portant la barbe pour certains. Une source policière avait affirmé mardi qu'il s'agissait de "barbus en djellaba" disant "s'entraîner au combat" au "nom du jihad".
Des jouets en guise d'armes
Selon le récit du participant, de confession musulmane, le professeur avait distribué à ses six élèves âgés entre 30 et 45 ans, "des jouets", parmi lesquels "des pistolets en plastique noir" et des "bâtons souples recouverts d'aluminium" pour imiter des couteaux.
Les participants devaient durant le cours mimer par groupes de deux une agression armée, a-t-il raconté. "Ce n'était pas dans un but de se préparer au combat, c'était dans un but pédagogique, et pas du tout dans un but de partir en Syrie. On est très loin de tout ça", a-t-il ajouté.
Ils ne se connaissaient à peine
"C'était notre premier cours, on se connaissait à peine. On a fait un peu d'étirement, un tour de course, des postures de placement de corps et de l'entraînement pied-poing pour apprendre à avoir une garde", a-t-il poursuivi, regrettant qu'ils aient été pris "pour des délinquants". Il a regretté la publication sur internet de commentaires dirigés contre l'islam et les musulmans. "Notre intention n'était pas mauvaise, mais parler de jihad peut attiser la haine de personnes et donner des idées", a-t-il dit. Placé en garde à vue mercredi La police a ouvert mardi une procédure pour "outrage à agent" contre le professeur. Placé mardi en garde à vue, ce dernier est a été libéré mercredi après-midi.